Utiliser efficacement et rationnellement les 286 milliards de dollars débloqués dans le cadre du quinquennat 2010-2014 : c'est le principal défi à relever durant cette période. Comment y parvenir connaissant tous les points noirs qui ont marqué l'exécution des précédents programmes ? Entre malversations, détournements, surévaluations et retards de livraison des projets, la liste des irrégularités est longue. Pour ne pas tomber dans le piège de ces irrégularités, le gouvernement a décidé d'opérer un tour de vis dans le code des marchés publics. Ce qui est fortement attendu depuis des années. Mais le code réaménagé proposé à l'issue du dernier Conseil des ministres mettra-t-il fin à toutes ces pratiques ? Est-il possible de faire tout simplement confiance à des documents (déclaration de probité par exemple) exigés aux opérateurs soumissionnant pour des projets sans vraiment fouiner ailleurs ? Car, faut-il le rappeler, parmi les dispositions intégrées dans ce décret présidentiel, on cite la déclaration de probité. Une procédure qui a déjà fait couler beaucoup d'encre depuis son obligation dans la passation des marchés du groupe Sonatrach en décembre dernier, après l'éclatement du scandale auquel sont mêlés les cadres dirigeants de l'entreprise. Qu'en sera-t-il également pour la clause anti-corruption ? Toutes ces mesures sont, certes, les bienvenues du moment qu'elles visent essentiellement l'instauration de la transparence dans le mode d'exécution des projets et la lutte contre la corruption. Mais, connaissant toutes les tentacules de ce phénomène, il est difficile d'appliquer strictement ces mesures. Il y a donc lieu d'assainir d'abord l'environnement immédiat des grandes entreprises engagées dans de grands projets de développement. Assainir de manière efficace, à commencer par la révision du mode de gestion qui reste, faut-il le noter, archaïque dans un bon nombre d'entreprises. S. I.