Les chiffres décevants de la croissance aux Etats-Unis ne semblent pas avoir produit des répercussions notables sur l'évolution des cours du brut. Ces derniers ont fini en hausse, vendredi 30 juillet, à la grande satisfaction des pétroliers. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude», pour livraison en septembre a ainsi clôturé à 78,95 dollars, en progression de 59 cents par rapport à la veille. C'est sa deuxième séance de hausse consécutive. Les données statistiques en question ont été rendues publiques peu avant l'ouverture physique du marché new-yorkais. Mais que pouvaient bien illustrer de tels chiffres ? Ils ont montré une expansion de l'activité de 2,4%, contre 2,5% attendus. C'est le taux le plus faible pour les trois mois de l'été 2009. C'est aussi un ralentissement net en comparaison au trimestre précédent (+3,7%). Ce dernier a toutefois été révisé en forte hausse, par rapport à une croissance de 2,7% estimée dans un premier temps. Il est évident que l'idée d'une reprise molle inquiète les participants du marché du pétrole qui s'interrogent sur la vigueur de la croissance de la demande de brut. Autre facteur à problème, le recul inattendu de la production industrielle au Japon en juin qui avait également participé dans un premier temps à mettre le marché pétrolier sous pression. Une note d'optimise cependant, l'activité économique dans la région de Chicago s'est nettement accélérée en juillet, selon l'indice des directeurs d'achats de l'association professionnelle ISM, une nouvelle de bon augure avant les enquêtes nationales attendues pour la semaine prochaine. Bien qu'oscillants dans une fourchette acceptable, les prix du pétrole demeurent toutefois volatils, une situation qui n'arrange pas, aussi bien les pays producteurs que les pays consommateurs. Les Etats producteurs de pétrole, appartenant à l'Opep, essayent de peser sur le marché et le rendre plus stable. Ils risquent cependant de ne pas pouvoir y parvenir, parce que les autres pays, c'est-à-dire les non-Opep ne jouent pas le jeu, ne pensant qu'à vendre plus de pétrole, et tirer profit des décisions de baisse de production prises par l'Opep. Celle-ci se réunira, en conférence ordinaire, en octobre prochain. Et, il est fort probable qu'elle ne réduira pas ses quotas de production, aujourd'hui à 24,84 millions de barils par jour. Le problème est que ce volume n'est pas respecté par tous les pays membres de l'organisation pétrolière. Il en est ainsi des pays qui surproduisent copiant en fait les non-Opep, sans être dans leur camp. Y. S.