De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Considérés comme de simples bureaux de liaison ou de jonction pour circonscrire un éventuel problème lié à la santé publique en général, à la consommation des produits proposés par les commerces, les bureaux d'hygiène devraient enfin connaître de nouvelles dispositions en matière de gestion et de fonctionnement. Une décision qui n'est pas contrariée dans son ensemble par les acteurs locaux chargés de «l'environnement sanitaire» à Constantine. Il va sans dire que les effectifs consacrés à cette tâche demeurent partiellement mitigés, car le texte ou le décret n'étant pas, jusqu'à preuve du contraire, appliqué à dans toute sa rigueur. Pour corroborer ces faits, les sources communales estiment que lesdits bureaux activent «symptomatiquement». Toutefois, l'appréciation des prérogatives semblent contraster d'un endroit à un autre : «Les bureaux d'hygiène communaux (BHC), répartis à travers la circonscription, œuvrent à longueur d'année et sans interruption.» C'est la première appréciation émise par les responsables locaux. Soit une réponse en filigrane aux dernières constatations du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, par la voix de son conseiller qui avait annoncé, dernièrement, la réactivation de ces bureaux en les dotant, voire en leur imposant une nouvelle approche pour les maintenir actifs sur le terrain, et ce, à la faveur de l'entrée en vigueur du nouveau code communal d'ici l'année prochaine. Sur papier, des agences existent au niveau de chaque localité, mais point d'effectif chargé de les faire fonctionner. Autrement dit, les ressources humaines et les ministères censés faire partie de l'ossature par le truchement de ses cadres semblent en parfaite désharmonie. Un bureau d'hygiène devra réunir autant de spécialistes relevant du domaine de l'agriculture, de l'environnement, du commerce, de la santé, de l'hydraulique…La réalité sur le terrain se limite à des inspections se rapportant à des actions simples sans grande investigation. C'est pour pallier ce déficit que la tutelle voudrait agir pour faire collaborer de concert différents départements dont les missions sont restées lettre morte depuis le décret présidentiel de juin 1987. «Les BHC ne fonctionnent pas comme le veut la réglementation», atteste une source locale qui poursuivra : «Un bureau d'hygiène doit être en premier lieu chapeauté et régi par un médecin. Ce n'est pas le cas pour la majorité. Les fonctions sont loin d'être suivies.» En outre, l'hygiène relève du seul concours de l'Assemblée populaire communale. Le maire devrait être le maître à bord pour réguler ses bureaux et, par ricochet, veiller à la santé de ses concitoyens. Il n'en fut rien. Si pour les municipalités à forte concentration d'habitants, les services œuvrent plus ou moins avec les moyens du bord sans relâche, il n'en demeure pas que dans les communes moins populeuses, c'est-à-dire comptant moins de 20 000 habitants, les bureaux sont inactifs d'autant qu'une disparité les caractérise concernant la disponibilité du potentiel humain. Selon une source proche de l'APC, la décision de revoir la copie des bureaux d'hygiène intervient à point nommé dans la mesure où les acteurs qui y travaillent mettent à l'index la non-application des textes du décret, et donc la réglementation bafouée ou plutôt gelée sans que les premiers responsables de la ville aient songé à mettre de l'ordre et interpeller les pouvoirs publics en haut lieu pour les faire plier. Au demeurant, ces espaces qui guettent les dysfonctionnements liés à la propreté répartis à travers la circonscription tentent tant bien que mal de s'adapter à un large spectre de contrôle se référant à plusieurs aspects de salubrité. «Comparativement aux années précédentes, on peut dire sans ambages que la wilaya de Constantine a enregistré un net ascendant en matière d'hygiène», se félicite le responsable par intérim du directeur au niveau de l'arrondissement de Boudjenana, affirmant à titre d'exemple que «les MTH affichent zéro cas». Toutefois, il déplore les fuites récurrentes au niveau de certaines canalisations, source de la propagation des microbes. Quant aux moyens mis à la disposition des neuf bureaux implantés dans les secteurs urbains, notre interlocuteur estime qu'ils sont acceptables dans l'ensemble et que la salubrité n'est pas du seul ressort des APC. Les citoyens doivent, selon lui, s'impliquer pour minimiser ou anéantir les risques de toute contamination. En définitive, en ces temps de grandes chaleurs, les opérations de démoustication se poursuivent et le ramassage des détritus se fait de jour comme de nuit même si, parfois, des tas d'ordures jonchent les rues de quelques cités en raison du non-respect du passage des camions à ordures. En attendant qu'ils atteignent leur vitesse de croisière, les BHC se préparent à mettre de l'ordre, notamment durant le Ramadhan.