Photo :M. Hacène De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le vœu des autorités de redynamiser les activités culturelles et de distraction, ainsi que la pratique touristique au niveau de la wilaya de Bouira pour l'année 2010 est loin d'être concrétisé. La raison évoquée par un grand nombre de citoyens et d'animateurs est liée au manque d'infrastructures adéquates, alors que celles qui existent sont soit désertées ou transformées pour d'autres vocations. De ce fait, à l'occasion des vacances estivales et la période de l'été, les Bouiris s'aperçoivent qu'ils n'ont pas pratiquement pas de choix pour se distraire après une année de dur labeur. Surtout les jeunes pour qui la saison estivale est synonyme d'évasion et de voyage. Alors que les autres wilayas du pays ne cessent de développer les moyens d'attraction pour les estivants et les touristes, au niveau de la région, le constat est consternant, car en dehors de certaines activités organisées sporadiquement et à l'occasion des grandes dates, Bouira persiste à être une ville qui, non seulement n'attire pas de visiteurs, mais chasse ses habitants durant cette période. Pour de nombreux Bouiris, les moments d'évasion, de distraction ou de sortie vers des endroits plus ou moins frais sont très rares. Alors que la grande bleue se trouve à des kilomètres plus loin, ce qui nécessite un budget et des déplacements éreintants pour camper et pouvoir goûter aux plaisirs de la mer, l'absence de piscines ouvertes au public pour la baignade incite nombre de jeunes et d'adolescents à rechercher les barrages et les retenues collinaires pour se rafraîchir ou passer la journée. Sur un autre plan, lors de sa visite à Bouira, le ministre de la Jeunesse et des Sports a eu à interpeller les autorités locales : «Il n'y a aucune activité digne d'attirer la curiosité des jeunes.»Ces derniers, en dépit des moyens mis en place, préfèrent fréquenter les cafés, car les prestations offertes par les auberges sont en deçà de leurs attentes. En effet, que ce soit au niveau du chef-lieu de wilaya, à M'chedallah, à Lakhdaria ou à Sour El Ghozlane, les jeunes sont plus nombreux dans les cafés que dans les auberges ou un quelconque établissement dédié à leur intention. Par ailleurs, les animateurs du mouvement associatif estiment que la gestion des auberges de jeunesse et quelques complexes sportifs de proximité laisse à désirer, ce qui s'est répercuté négativement sur leur rôle. Au même moment, certaines infrastructures de la jeunesse se limitent à l'organisation d'excursions durant la période estivale au profit des adhérents ou à la tenue de manifestations coïncidant avec des fêtes ou des événements officiels. Alors qu'en réalité, la stratégie tracée par les responsables du secteur consiste à faire de ces structures des lieux de rencontre, d'échange et d'activités de proximité. Ainsi, pour l'année en cours, les cadres du secteur ont été instruits d'intensifier les activités au niveau des auberges et des Centres sportifs de proximité (CSP) qui existent au niveau des douze daïras de la wilaya, en optant pour un travail de sensibilisation permettant d'attirer les jeunes et de créer un climat de cohésion pour susciter l'esprit de création et d'entraide dans les rangs de la jeunesse. Par la même occasion, il est à signaler que plusieurs projets fort ambitieux sont initiés tels que l'encouragement du sport féminin au sein de ces structures et la généralisation de la pratique sportive dans le milieu scolaire, mais jusqu'à nos jours, mis à part l'éducation sportive, qui est suivie de près par le secteur de l'éducation, les autres projets restent encore au stade d'initiatives qui occupent un nombre restreint de pratiquants.