De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Avec ses quelque 100 000 habitants, la ville de Bouira fait tout juste figure d'une ville qui peine à sortir de la désorganisation de son tissu urbanistique moyen, de la prolifération des décharges sauvages et du manque d'espaces de loisirs et de distraction pour la population. Sur le plan touristique, elle ne jouit pas d'un statut privilégié pour le moment. Les responsables ne font qu'exhiber les vestiges historiques tels que le fort turc presque en ruine et quelques passages souterrains appartenant à l'époque ottomane, à côté de centaines de maisons datant de l'époque coloniale, en état de délabrement avancé. Plusieurs responsables politiques de passage dans le chef-lieu avaient qualifié Bouira de grand village. Un qualificatif attribué en raison de l'ancien bâti qui continue de se dégrader, du manque d'aménagement urbain et aussi de l'absence d'espaces de distraction et de loisirs pour la détente des citoyens et pour attirer des visiteurs. Ce qualificatif sonne mal à l'oreille du maire et de plusieurs responsables de la commune et tous les efforts sont consacrés pour rénover l'image de Bouira. L'ennui de la population et des jeunes s'installe dès que la période des grandes chaleurs s'annonce, qui coïncide notamment avec la fin de l'année scolaire, où les élèves et les jeunes ont un grand besoin de se désaltérer et de se distraire afin de compenser un peu les efforts déployés au cours d'une année de labeur. Mais ce désir d'évasion et de projet de vacances se trouve contrarié par le manque d'espaces et d'infrastructures de loisirs. La plupart d'entre eux redécouvrent le désœuvrement déjà vécu l'an dernier, du fait que leurs parents n'ont pas les moyens de leur permettre de passer leurs vacances dans une autre région ou de goûter au plaisir de la mer. Durant ces mois de canicule, ils sont contraints de rester sur place et prendre connaissance des lieux et autres sites touristiques qui existent dans les autres wilaya uniquement à travers les histoires et les aventures de leurs proches et amis qui se sont permis des voyages. De leur côté, les adultes ne savent plus à quel saint se vouer face à l'insistance des enfants. Ayant bénéficié d'une période de congé pour se reposer après une année de labeur, ces derniers sont réduits à cohabiter avec l'ennui sinon à accéder aux caprices exprimés par leur progéniture. Car, quelque part, cette dernière, venue au monde dans une conjoncture où l'humanité évolue à une vitesse grand V, ne peut plus se contenter des hésitations et des excuses du manque d'argent qui sont évoquées par les grands. Au niveau de la wilaya, grand carrefour du pays mais qui est handicapé par sa situation géographique et par l'absence d'infrastructures de distraction et de loisirs, tout ce qui existait dans le passé ou a été réalisé jusqu'à maintenant ne peut ôter le sentiment de lassitude et d'oisiveté. Pour une partie des citoyens, les responsables des pouvoirs publics n'ont pas pris l'initiative de créer des espaces d'activités et de loisirs au niveau local, dans la perspective d'égayer la vie de tous les tjours de la population et offrir un cadre pour le développement du tourisme local. L'investissement de l'Etat a été fait en majorité dans le béton et les édifices publics. On a longtemps ignoré l'importance vitale des espaces de distraction tels que les parcs d'attractions, les théâtres en plein air et autres. Récemment, des décisions de création de terrains combinés et d'espaces de loisirs ont été introduites dans les programmes de logements. Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, il existe une piscine olympique appartenant au secteur de la jeunesse mais son exploitation est strictement réservée à la pratique du sport et non aux loisirs. Reste donc le parc d'attraction Errich, situé dans la banlieue ouest de la ville de Bouira qui est composé d'une grande superficie forestière dépendant du Parc national du Djurdjura (PND), un espace de loisirs constitué par le passé de plusieurs équipements de manèges destinés aux enfants. Depuis années, ces équipements sont à l'état d'abandon. Les citoyens de Bouira qui se rendent sur ces lieux ne cessent d'afficher leur déception pour la non-réhabilitation des espaces créés dans les années 80 avec des équipements qui ont coûté des sommes colossales à la commune. Ce parc, en état d'abandon durant plusieurs années vient d'être fermé par les autorités. Selon des informations que nous avons eues, il est question de son réaménagement et de sa réhabilitation. C'est ce qui est annoncé, mais connaissant les lenteurs et les retards enregistrés dans la majorité de projets lancés au niveau de la wilaya, le citoyen du chef-lieu est appelé à prendre son mal en patience en attendant la réouverture de ce parc pour des loisirs et promenades.