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La Colombie et le Venezuela se réconcilient après un an de crise Au lendemain de la prise de fonction du nouveau président colombien Juan Manuel Santos
Les présidents de Colombie et du Venezuela ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques et commerciales, mardi soir, à l'issue d'un sommet à Santa Marta (Colombie), après un an de crise ayant débouché sur la rupture, le 22 juillet. A l'issue d'un peu plus de trois heures de réunion, dans ce port caribéen situé à 950 km au nord de Bogota, Juan Manuel Santos et Hugo Chavez «se sont accordés pour relancer la relation bilatérale en rétablissant les relations diplomatiques entre les deux pays, sur la base d'un dialogue transparent, direct, respectueux, privilégiant la voie diplomatique», ont-ils annoncé dans une déclaration commune. Le sommet entre Juan Manuel Santos, président colombien depuis samedi, et Hugo Chavez, a débouché sur des compromis, en particulier au sujet de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), pomme de discorde entre Bogota et Caracas depuis de longues années. «Le président Chavez m'a réitéré qu'il ne permettrait pas la présence de groupes armés sur son territoire. Je crois que c'est un pas important pour que les relations soient maintenues sur des bases fermes», a dit Juan Manuel Santos. Le président Chavez a, pour sa part, déclaré que «le gouvernement vénézuélien ne soutient pas et ne soutiendra pas [...], ni permettra la présence de guérillas ni de narcotrafic». Sans nier le phénomène, il a demandé que l'on n'accuse pas son gouvernement de les «soutenir», comme l'avait suggéré le prédécesseur de Juan Manuel Santos, Alvaro Uribe, lorsque son pays a présenté à l'Organisation des Etats américains (OEA) des «preuves» de la présence «active» de quelque 1 500 guérilleros des Farc au Venezuela, le 22 juillet. Ces accusations, précédées de mois de tensions, avaient entraîné la rupture des relations diplomatiques par Hugo Chavez, qui les avaient jugées «mensongères», estimant qu'elles montraient «la folie guerrière» de son homologue. «Nous devons vaincre les démons, président», a encore déclaré Chavez, mardi dernier, en s'adressant à Juan Manuel Santos : «Il y a des gens qui veulent que nous soyons fâchés.» Les deux hommes ont également évoqué, pendant leur réunion, l'accord conclu entre la Colombie et les Etats-Unis en 2009, permettant à l'armée américaine de faire usage d'au moins sept bases militaires en Colombie. L'annonce de l'accord avant même sa signature, le 15 juillet 2009, avait été la cause de la dégradation sans précédent des relations entre les deux voisins, Hugo Chavez ayant décidé en représailles de mettre fin aux importations de son pays en provenance de Colombie, une décision qualifiée «d'embargo commercial», par l'ex-président colombien Alvaro Uribe. Sur ce sujet, Hugo Chavez a assuré que la Colombie était un pays «souverain», qui pouvait passer toutes sortes d'accords avec tous les pays du monde. «La seule chose, c'est qu'aucune convention ne doit porter atteinte à la souveraineté du voisin et ne représente une menace, c'est ce dont nous avons parlé», a-t-il ajouté en annonçant aussi que les deux pays travailleraient au «rétablissement du commerce bilatéral», marqué par une chute vertigineuse des exportations colombiennes entre janvier et mai de cette année (-71,4%). Pour faciliter la normalisation, ils ont annoncé la création de cinq commissions binationales, «pour la relance des relations commerciales», l'intégration économique, les questions sociales frontalières, le développement commun d'infrastructures et la sécurité. Caracas et Bogota échangeront en outre rapidement des ambassadeurs, ont assuré les deux chefs d'Etat. Avant de partir, Hugo Chavez a enfin offert une biographie du général Simon Bolivar, héros des deux pays, qui avait joué un rôle-clef dans l'émancipation des colonies espagnoles, à Juan Manuel Santos, qui fêtait mardi ses 59 ans. L. M.