De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les 3 premiers jours du Ramadhan n'ont pas été, il faut le dire, facile à vivre pour les habitants de Annaba qui ont trouvé bien du mal à s'adapter en cette période estivale synonyme de vacances et de détente, En effet, déjà le fait de ne plus aller du côté de la grande bleue en cette chaleur étouffante, ne plus piquer un plongeon dans l'eau et ne plus pouvoir se rafraîchir comme d'habitude réduit la journée à un simple tour en ville ou au marché avant de rentrer chez soi et s'installer devant la télévision. Pour ceux qui travaillent, c'est un peu plus difficile, se forcer à se lever le matin, aller rejoindre son poste et essayer de faire son travail malgré tout. «Comme vous le savez, nous dit un jeune technicien, c'est toujours la première semaine qui est dure à vivre, puis tout rentre dans l'ordre, on s'habitue au nouveau rythme de vie pendant tout le mois pour ensuite revenir à la case départ. Et c'est comme ça chaque année et on finit par s'y habituer». Pour ceux qui ont à gérer le quotidien d'une famille, le mois sacré du Ramadhan est devenu au fil des ans, le mois qui fait le plus peur non pas du jeûne, même dans des conditions extrêmes (mois d'août comme c'est le cas cette année) mais plutôt des pratiques commerciales qui se sont installées durant dette période et qui ruinent les pères de famille et les ménagères. Les prix flambent et sont inaccessibles pour la plupart ; on prend son courage à deux mains le matin avec la ferme intention de revenir avec le couffin rempli à ras bord puis on revient bredouille et les bras ballants parce qu'ayant été tenu en respect et terrassé par les prix pratiqués par des commerçants qui, visiblement, n'attendent que ce mois pour en découdre avec le pauvre consommateur. Le prix du poulet a battu des records et caracole à 300 DA le kg alors qu'il ne dépassait pas les 180 DA il y a 2 semaines, les viandes rouges passent au rouge et affichent 950 DA le kg». «A ce prix-là, je vais demander juste 100 ou 150 grammes, lance en ironisant un père de famille, c'est juste pour donner du goût à la chorba parce que de la viande, nous n'en mangeons presque plus. C'est vraiment inacceptable et on se dit musulman, que le mois de Ramadhan est celui de la rahma et de l'entraide, en fait de rahma, c'est plutôt le contraire et on dirait que les commerçants attendent ce mois pour faire fortune.» Du côté des marchands de fruits et légumes, les prix affichés agressent et découragent, cela va de 50 DA le légume le moins cher jusqu'au dessert d'importation le plus cher et qui détient la palme avec un prix qui oscille entre 800 et 900 DA pour les grosses cerises. Des prix qui ne sont pas pour encourager et qui certainement vont sévir pendant tout le mois du Ramadhan comme cela a été le cas durant les années précédentes. Les appels lancés par les associations, les discours religieux louant les actions d'entraide et de solidarité, les contrôles des services de l'Etat n'y font rien et la situation reste telle quelle. Mais c'est le Ramadhan et ça a toujours été comme ça, il passera comme les autres…..