Photo : M. Hacène Etrange ! C'est le moins qu'on puisse dire au sujet de l'attitude adoptée par les responsables de l'APC de Douaouda concernant la gestion de l'unique abattoir, spécialisé dans la dinde, et surtout de certains lieux consacrés à la vente de la viande ovine. En effet, même si cet abattoir est sous l'égide de la commune, il ne répond pas du tout aux normes d'hygiène et de propreté imposées par le ministère de l'Agriculture. D'ailleurs, ce département ministériel n'a pas agréé cet abattoir, selon un responsable au niveau de cette commune. Alors qu'il est depuis longtemps aux mains des égorgeurs-vendeurs clandestins, réunis dans espace désormais appelé Magtaa Kheïra, les autorités communales ont décidé de le réglementer… «En 2005 dans le cadre du plan communal de développement (PCD), on a construit cette plate-forme pour ne plus permettre à ces derniers d'exercer à ciel ouvert. Actuellement pas moins de 85 vendeurs s'y sont installés. Ces derniers exercent légalement moyennant 1 000 DA par mois et par vendeur à la commune», nous a expliqué ce responsable. La même source estime que la construction dudit abattoir a été décidée par un arrêté du wali de Tipasa. Toutefois, comment les autorités communales, avec leur armada de services, laissent-elles ces derniers exercer alors que les conditions d'hygiène sont quasiment absentes ? La même source a eu cette réponse, au demeurant peu convaincante : «C'est vrai qu'il y a un certain manque d'hygiène, mais l'eau est abondante pour nettoyer les déchets. On a, dès le départ, désigné un délégué pour la gestion, la maintenance et l'exploitation de cet abattoir.» Pour appuyer ses propos, la même source soutient que le vétérinaire de l'APC fait régulièrement des descentes pour contrôler l'hygiène. «Les dindons subissent des contrôles des plus sérieux. La bête désignée à passer par la lame subit la veille un contrôle ante mortem», ajoute la même source. A ce propos, l'un des vendeurs nous a fait savoir que le vétérinaire effectue son contrôle deux fois par semaine ! Cherchez l'anomalie. Cependant, face à l'absence d'un véritable abattoir doté d'un équipement adéquat, les autorités locales ont décidé de réaménager cet ancien abattoir. En effet, dans le cadre du plan communal de développement (PCD) 2010, une enveloppe avoisinant 1 million de dinars a été dégagée pour l'extension et l'aménagement de ce marché. Les travaux seront lancés, selon notre interlocuteur, à partir de septembre prochain. «Le nouvel abattoir sera doté de toutes les commodités nécessaires, ainsi qu'un bureau pour le vétérinaire qui effectuera les contrôles nécessaires sur-le-champ.» A propos des autres lieux d'abattage de la viande bovine situés juste à une centaine de mètres, ce responsable nous a fait savoir qu'ils ne dépendent plus de sa commune. Invité à s'expliquer davantage, il se contente de se désoler de la présence de ces lieux, estimant qu'il est difficile de procéder actuellement à leur épuration. «Parfois la saisie de carcasses par les services concernés avaient donné lieu à des agressions ou à des tentatives d'agression», se souvient-il.