L'arrivée du mois de Ramadhan sonne le début des séances d'audition des ministres du gouvernement. Tour à tour, les responsable des différents secteurs défileront devant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour rendre compte des avancées réalisées jusque-là dans les projets lancés et pour faire le point sur ce qui reste à faire. Les conditions d'exécution du programme quinquennal 2010-2014 seront sans nul doute au centre de ces rencontres durant lesquelles l'on s'attend, comme ce fut le cas pour les précédentes auditions, à ce que le chef de l'Etat mette l'accent sur le respect des délais de réalisation des projets et sur l'utilisation rationnelle des 286 milliards de dollars dégagés dans le cadre du programme d'investissements publics. L'on s'attend aussi à ce que le chef de l'Etat mette l'accent sur l'application du nouveau code des marchés publics dans l'octroi des projets avec la préférence nationale comme priorité. Globalement, cet examen oral annuel permettra au président de revenir sur les priorités de chaque secteur et d'émettre ses orientations pour la réussite des réformes engagées. Pour l'énergie par exemple, il sera question d'aborder le nouveau climat dans lequel évolue le secteur après l'installation du nouveau ministre et de la nouvelle équipe dirigeante du groupe Sonatrach frappé, fin 2009, par une affaire de corruption. Le nouveau ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, M. Mohamed Benmerradi, rendra compte pour sa part des pas franchis depuis sa nomination à la tête du ce super-ministère à qui incombe la lourde mission de préparer l'après-pétrole à travers la mise en place des moyens nécessaires pour la diversification de l'économie. Avec le ministre des Finances Karim Djoudi, il sera question d'évaluer la situation financière du pays et l'application des mesures de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009) en attendant que la LFC 2010 soit adoptée. Djoudi aura donc à présenter un tableau exhaustif de l'évolution de l'économie nationale (taux de croissance, inflation, dette publique, modernisation du système financier…). En parallèle, des orientations lui seront données par le président concernant la gestion des dépenses publiques, un axe sur lequel insiste Bouteflika dans ses différents discours. Les grands chantiers des travaux publics (particulièrement l'autoroute Est-Ouest) seront également passés en revue lors de la séance que consacrera le président au ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. A ce niveau, la réunion s'annonce riche en remarques et en observations. Et ce, d'autant plus que ce département a connu de nombreux dysfonctionnements dans la gestion de ces mégaprojets. Entre surévaluation, passations de marchés douteux et non-respect des délais de livraison et de normes de réalisation, les défaillances se sont multipliées au cours de ces dernières années. Idem pour le secteur des transports qui attend toujours la livraison du tramway et du métro d'Alger. Si des avancées ont été enregistrées dans le transport ferroviaire avec la mise en service des automotrices et l'ouverture de nouvelles lignes, ce n'est pas le cas dans d'autres segments du secteur. La régulation du marché, la pénurie des médicaments, le défi de la sécurité alimentaire, la lutte contre le chômage, l'habitat précaire, le programme national de construction de logements, la lutte contre les effets des changements climatiques, la politique nationale du tourisme, l'aménagement du territoire et bien d'autres questions feront l'objet d'évaluation lors de ces séances, devenues depuis quelques années un mode de contrôle des secteurs par le chef de l'Etat qui aura à auditionner, pour la première fois, certains ministres à l'image de Mohamed Benmerradi (industrie), Nacer Mhal (communication), Moussa Benhammadi (télécoms) et Abdallah Khanafou (pêche). Ils ont été installés pour rappel lors du dernier remaniement ministériel qui s'est soldé également par l'ouverture d'un nouveau portefeuille, en l'occurrence la prospective et les statistiques sous la responsabilité de Hamid Temmar. Lequel sera aussi concerné par les recommandations du président de la République. S. I.