Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La wilaya de Tizi Ouzou ne dispose que d'une seule infrastructure culturelle susceptible d'accueillir des activités culturelles et artistiques. Il s'agit de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville des Genêts, en attendant l'achèvement des travaux de réhabilitation lancés depuis trop longtemps et dont la réception est programmée pour le mois de novembre prochain, selon le directeur de la culture de la wilaya qui en a fait l'annonce à quelques confrères. La concentration de l'activité culturelle au chef-lieu de wilaya, malgré quelques efforts fournis par les responsables du secteur, désavantage la population rurale qui doit faire parfois des dizaines de kilomètres pour assister à un spectacle, et seuls ceux qui ont les moyens de se déplacer le peuvent. En outre, la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud -Mammeri ne peut accueillir beaucoup de monde dans une wilaya peuplée de plus de 1,2 million d'habitants et dans une ville de Tizi Ouzou qui n'en compte pas moins de 140 000. D'où la nécessité pour la majorité de se débrouiller pour passer des soirées ramadhanesques qui ont perdu toute leur saveur. Les citoyens se tournent donc vers les cafés maures et autres «mahchachas» dont la frange juvénile particulièrement apprécie l'ambiance qui y règne. Une ambiance de jeunes et pour jeunes où les aînés n'ont pas vraiment leur place. Pour de nombreuses raisons. Quelques parties de dominos ou de jeux de cartes et le tour est joué, en attendant la soirée du lendemain. C'est pratiquement les seules activités que se permettent les citoyens de Tizi Ouzou, notamment ceux des grands centres urbains comme le chef-lieu de wilaya et quelques autres villes telles que Draa El Mizan, Boghni, Larba Nath Irathen et Draa Ben Khedda pour la simple raison qu'ils n'ont nulle part où aller ni entre amis ni en famille. Tizi Ouzou reste une ville dépourvue de tout lieu de loisirs, à l'exception peut-être du parc d'attractions «Tamaghra» mais celui-ci est plutôt destiné aux enfants. Des enfants issus de familles plus ou moins aisées puisque le prix d'accès reste élevé et que les prix des produits de consommation proposés à l'intérieur sont tout simplement exorbitants. Donc, pour les petites bourses, il faudrait voir ailleurs. Un ailleurs qui n'existe pas encore dans la wilaya de Tizi Ouzou où les cafés maures et autres mahchachas se le disputent aux partisans du jeu «interdit» du loto que les villageois affectionnent particulièrement, faute de mieux. En effet, les villages de cette wilaya sont nombreux à abriter des parties de loto dans des endroits plutôt discrets même si certains «organisateurs» de ces parties ne se sentent pas inquiétés par les forces de sécurité. Dans les locaux où se jouent ces parties de loto, les joueurs ne gagnent pratiquement jamais, et ceux qui gagnent parfois rejouent leur gain et le perdent à la fin. En revanche, les organisateurs de ces jeux de hasard en tirent toujours des bénéfices énormes. Mais il faut reconnaître que ceux qui affectionnent ce genre de jeux en sont conscients parce que, pour eux, il s'agit seulement de passer le temps dans une ambiance bon enfant jusqu'à la fin de soirée pour ceux qui travaillent le lendemain alors que les nombreux chômeurs préfèrent passer la nuit dehors à jouer au loto, aux dominos ou aux jeux de cartes, voulant peut-être fuir l'oisiveté qui les attend le lendemain.