De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les soirées typiques de ce mois de jeûne seront pimentées par une ambiance supplémentaire. Celle propre à la saison estivale, puisque le Ramadhan 2008-2009 en occupera une bonne partie. Toutefois, en ces temps de chaleur, il serait difficile d'intéresser tout le monde, noctambules et mélomanes ssurtout de se tenir sagement dans une salle même si la climatisation bat son plein. Il faudra trouver la parade adéquate : diversifier les programmes en y ajoutant des inédits pour s'éloigner du déjà-vu et entendu. Une vision qui interpelle un effort des pouvoirs publics veillant sur le secteur. De prime abord, à prendre connaissance du programme établi lundi dernier, on s'aperçoit que les soirées s'apparentent à celles de leurs devancières. Le malouf détient le haut du pavé avec quelques fugues chaabies. Du moins, ce spectre sera contrasté avec des prestations théâtrales. A vrai dire, le défi à relever par les comités d'organisation de fêtes à chaque Ramadhan étant de parvenir à intéresser la population pour qu'elle fréquente en soirée les lieux de spectacles. Une démarche qui impose un flash-back sur les autres prestations en vue de pallier judicieusement les imperfections ou la demande émise par les mélomanes lors des éditions antérieures. A ce sujet, on se rappelle que l'année dernière les salles sont restées presque vides faute d'un public, qui avait choisi une autre distraction et ce, en dépit de la présence de quelques pointures du malouf local... Cette nuance semble avoir été prise par la direction de la culture qui, par le biais de son intérim, justifiera le choix des spectacles relatifs à ce mois sacré : «Nous voulons promouvoir les troupes locales notamment.» L'option n'est-elle pas liée aux finances, ce qui écarterait la présence de ténors ? «En fait, non, mais on a voulu gérer intelligemment le budget surtout que les noms connus du malouf demandent des cachets donnant le tournis.» Cette appréciation est aussi notifiée dans le choix du directeur du théâtre, mais sans pour autant jouer à la carte catégoriquement locale puisque il a fait appel à des troupes extra-muros, à l'image du chanteur chaabi, Abdallah Guettaf. Au demeurant, les soirées épouseront le cachet andalou car, bon nombre d'organisateurs estiment que le Ramadhan est «synonyme de malouf», quand il s'agit d'animation. Dès lors, le menu de l'après-f'tour est clair. Les responsables locaux de la culture se sont réunis lundi dernier au siège de la wilaya pour peaufiner l'affiche. Le Théâtre régional de Constantine, la direction de la culture et le comité de la commune ont, chacun accouché d'une suggestion quant aux veillées ramadhanesques. Le mois sera comblé par l'activité culturelle. Les productions débuteront le 26 août pour prendre fin le 17 septembre. La salle du palais de la culture Malek Haddad partagera ces prestations avec l'université populaire Ben Badis et le TRC. Cependant, il est accolé aux soirées des spectacles du quatrième art. En effet, selon M. Ramdani, directeur de cet organisme, le TRC proposera ses trois nouvelles productions : Ell louba, la Rage des amants et Tartuffe, qui profiteront par ricochet aux autres théâtres régionaux de l'Est avec 14 prestations. Kherjat sidi Rached sera également au rendez-vous avec sa 4e édition. Pour ce qui est du programme de la municipalité, il sera appuyé par des soirées en plein air au niveau de la place de la Brèche et qui consacreront El Ounchouda. Par ailleurs «Layali quasentina» (Soirées constantinoises) de chant, édition concoctée par le comité communal en collaboration avec la boîte Tassili se poursuivront au théâtre de Verdure jusqu'au 3 septembre. «Ce sera un prolongement du programme estival», précise le vice-président de l'APC qui révélera que «la bagatelle dégagée pour ces nuits de verdure avoisinent les 600 millions de centimes». Les communes de la circonscription ne seront pas en reste de cette programmation puisqu'elles abriteront à leur tour diverses activités. En somme, Constantine a ficelé l'animation du mois et croise les doigts en espérant que sa population y mettra du sien pour ne pas … bouder le programme. Attendons pour le confirmer.