Photo : S. Zoheïr Par Ziad Abdelhadi Au 15ème jour du Ramadhan, 509 tonnes de poulet congelé, puisées des 4 200 tonnes du stock constitué par l'ONAB en prévision du mois sacré, ont été écoulées dans les différents points de vente de cet office au prix fixe de 250 DA le kilogramme. En parallèle, les prix de la volaille fraîche n'ont pas fléchi durant la première quinzaine de ce mois de grande consommation de viande blanche. Selon M. Sellidj, directeur commercial, le poulet de l'ONAB s'est beaucoup plus vendu ce Ramadhan que le précédent. En effet, 335 tonnes de poulet congelé ont été vendues durant tout le Ramadhan 2009 contre 509 tonnes en 15 jours de Ramadhan. Cette hausse s'explique par le fait que l'Office a mis le paquet sur l'aspect publicitaire afin de courtiser le consommateur à travers des affiches conçues pour promouvoir ce produit qui «commence à conquérir le couffin de la ménagère contrairement à ce qui se dit ici et là sur la qualité de la volaille», a-t-il rappelé. Autre facteur qui a poussé les ventes : la propreté des lieux de vente. M. Sellidj a cependant reconnu que le rush des consommateurs sur le poulet congelé de l'ONAB n'a pas contribué à faire baisser les prix du poulet frais, comme il a été constaté jusqu'ici dans plusieurs marchés de la capitale. Ainsi, il a été écoulé à 380 DA vidé et à 290 DA non vidé. Des prix jugés trop élevés par les ménages. Cette flambée des prix est due, selon des revendeurs de volaille de la place d'Alger, à l'insuffisance de l'offre par rapport à la demande en cette période : «Il n'y a pas assez de poulet sur le marché. Les producteurs ont subi des pertes importantes à cause de la canicule du mois de juillet, sans compter la hausse des prix de l'aliment de bétail.» Selon la société de gestion des participations Productions animales (Proda), la filière avicole en Algérie se caractérise par une dépendance du marché extérieur des importations de maïs, de soja et de souches. En outre, 85% des élevages sont de taille inférieure à 5 000 sujets, et de surcroît l'élevage se fait dans des bâtiments vétustes avec un taux de mortalité élevé. L'autre inconvénient évoqué concerne l'abattage. Les tueries illégales dominent, alors que la filière est dominée par l'activité informelle. Néanmoins, rappelle cette société, un plan de relance et de développement de l'aviculture est prévu dans le cadre du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural, lequel vise à arriver à un taux de consommation de 14 kg par habitant et par an contre 8 kg actuellement. Ce plan compte plusieurs mesures dont la mise en place d'un dispositif incitatif qui vise à protéger la profession (éleveurs, transformateurs, distributeurs), la meilleure utilisation des potentiels productifs existants, l'amélioration des conditions techniques d'élevage et des rendements et la mise en place des crédits fournisseurs en direction des éleveurs encouragés à se regrouper en coopérative et appuyés par le dispositif du crédit sans intérêt R'fig.