Photo : Zoheïra Par Smaïl Boughazi Après avoir atteint des niveaux exorbitants, le prix du poulet pourrait connaître dans les prochains jours une baisse sensible. Et pour cause, l'Office national des aliments de bétail (ONAB) a annoncé, la semaine dernière, la commercialisation de pas moins de 4 200 tonnes de viande blanchecongelée. Cette opération, programmée déjà il y a un temps, vise à stabiliser le marché voué, ces dernières années, aux spéculateurs qui ont la mainmise sur près de 70% des parts du marché. Ces quantités de viande blanche ont été écoulées à travers les 200 points de vente qui couvrent les quatre coins du pays à 250 DA le kilo. «Le prix du produit est soumis à la règle de l'offre et de la demande, et en comparaison avec l'année écoulée, les prix sont abordables car même la hausse que la filiale a connue cette semaine est plutôt acceptable par rapport à juillet 2009», avait expliqué le P-DG de l'ONAB, Bouzid Boukersi. En plus de cette opération, l'Office compte mettre en place une politique qui sera centrée sur la qualité et la grande distribution, et ce, dans l'optique de mieux réorganiser et réguler le marché. On annonce d'ores et déjà la création d'un conseil interprofessionnel qui définira prochainement les dispositions à prendre à l'égard du dysfonctionnement de la filiale avicole. De la sorte, l'ONAB est sur le point de mettre en branle une stratégie à long terme qui bénéficiera au marché. Et dans le même sillage, l'ONAB s'est fixé l'objectif d'atteindre 20% des parts du marché. Toutefois, malgré les efforts de cet organisme, force est de constater que cette filière est en pleine crise en raison notamment de l'informel qui dicte ses lois, mais également de la pression fiscale qui a poussé bon nombre d'éleveurs à mettre la clé sous le paillasson. Quoi qu'il en soit, le procédé d'inonder le marché pour faire baisser les prix a montré ses limites d'autant que la réaction du marché, durant le mois sacré, est toujours imprévisible, l'informel détenant plus de 50% des parts du marché. Rappelons qu'avec une production de 20 000 tonnes/an, dont 18 000 se vendent congelées, l'ONAB, avec ses 14 abattoirs, n'assure que 7% de la production nationale en poulets, estimée à 300 000 tonnes/an (l'objectif étant de la porter à 700 000 tonnes à l'horizon 2014 pour une consommation de 16 kg/habitant contre 8 kg/habitant actuellement). Le reste, à hauteur de 20%, est assuré par les 500 abattoirs privés et communaux que compte le pays.