Photo : Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Hygiène des lieux laissant à désirer, qualité des produits souvent inférieure, affichage des prix ignoré… entre les textes qui réglementent les marchés des fruits et légumes et la réalité quotidienne, le fossé semble se creuser de plus en plus. Et ce ne sont pas les timides et rares offensives que les structures de contrôle opèrent durant le mois de Ramadhan qui mettront un frein à cette déliquescence.A Oran, aucun des marchés de fruits et légumes -qu'ils soient formels ou informels- ne peut se targuer de fonctionner dans des conditions d'hygiène optimales : dans beaucoup de ces souks -en particulier ceux qui se trouvent dans les petites communes- les poissons, les produits carnés, les fruits et légumes, le pain et autres produits de large consommation peuvent souvent côtoyer des monceaux d'ordures ou des coulées d'eaux usées sans que les vendeurs s'en émeuvent. Et s'il est vrai que dans les marchés de la ville d'Oran, il arrive que des consommateurs dénoncent avec virulence ce laisser-aller criminel, le laxisme tout aussi coupable des autorités locales et le silence des élus, la situation est tout autre dans les communes enclavées où l'abattage clandestin s'opère presque au grand jour, où la viande est vendue sur des étalages de fortune en violation de toutes les règles d'hygiène, où le poisson passe des heures à pourrir sous un soleil ardent sans que les vendeurs soient inquiétés ou très rarement. C'est ainsi que cette situation se retrouve, tous les jours, dans toutes les communes de la wilaya malgré les engagements pris par les autorités locales à la veille du mois sacré de faire respecter les normes d'hygiène. Rappelons à ce propos qu'un programme spécial Ramadhan a été mis en place par le ministère du Commerce en vue d'assurer un bon encadrement et le contrôle des marchés du territoire national et garantir ainsi la santé et la sécurité du citoyen, et que des brigades dûment missionnées ont été mobilisées pour veiller à son application. Mais on ne peut que déplorer son échec, la situation n'ayant guère changé dans les marchés, les conditions d'hygiène étant toujours aussi déplorables et les pratiques commerciales s'effectuant en dehors de la légalité. «On ne peut pas organiser le marché du jour au lendemain, surtout que les dispositions des lois sur la concurrence et les pratiques commerciales arrivent un peu tard par rapport au mois de Ramadhan», avait prévenu le ministre du Commerce quelques jours avant le début du mois sacré.