Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Le programme d'investissements publics du quinquennat 2010-2014, dévoilé récemment, a consacré une enveloppe de 2 000 milliards de dinars au secteur de l'industrie. Ce montant concernera, entre autres, les crédits bancaires bonifiés par l'Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques. Si cette enveloppe importante reflète réellement la volonté du chef de l'Etat de développer la base industrielle du pays (avec ses différents segments d'activité), les démarches effectuées jusque-là par les pouvoirs publics, notamment l'ex-ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, n'ont pas enregistré les résultats souhaités. Elaborée par des experts nationaux de renommée mondiale sous la supervision de l'ancien ministre, en 2007, ladite stratégie a été remise en cause, deux ans après par le chef de l'Etat et son Premier ministre. Les spécialistes en la matière estiment que la nomination de Mohamed Benmeradi en remplacement de Abdelhamid Temmar, suite au remaniement ministériel du 24 mai dernier, est une suite logique des événements. Bien que sa politique ne diffère pas de celle son prédécesseur, M. Benmeradi a fait remarquer que des ajustements seront opérés pour coordonner le travail des ministères ayant fusionné. Mieux, il a laissé entendre qu'un véritable diagnostic doit être fait avant d'engager et de mettre en place une stratégie de développement. C'est dans ce sillage qu'il a annoncé un programme de mise à niveau et d'investissements au profit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), ajoutant qu'il y a une volonté du gouvernement de développer autour de cette société et d'autres entreprises nationales publiques un tissu industriel qui aura plus d'intégration, et de créer de nouvelles activités dans l'industrie, notamment dans celle de la mécanique. Cependant, les experts s'interrogent si l'injection de 2 000 milliards de dinars dans la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques pourrait faire bouger, et d'une manière effective, notre industrie. Ne connaîtrons-nous pas le scénario des années précédentes ? La volonté du Président de promouvoir notre industrie en amont et en aval sera-t-elle concrétisée durant ce quinquennat ou celui d'après ? Difficile de répondre avec exactitude à ces questionnements et bien d'autres tant que les annonces se multiplient et que la réalité est quasiment la même.