De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La rentrée sociale s'annonce à double tranche pécuniaire. De fait, l'Aïd El Fitr et la rentrée des classes placent les bourses moyennes - n ne le répétera jamais assez- dans des conditions peu confortables. Une configuration qui perdure depuis la dégradation du pouvoir d'achat, et aggravée par la mercuriale en perpétuelle hausse durant ces occasions sous le couvert de la «pratique libre des prix». Les familles sont dans l'obligation de digérer les coûts imaginaires proposés quitte à recourir au crédit. On boucle la dernière semaine du Ramadhan et les prix sont toujours brûlants, alors que les portefeuilles sont réduits comme peau de chagrin, ce qui devient une tradition. Chaque année, la presse nationale évoque ce sujet en recourant à ce genre de constations amères justifiées le plus souvent par cette mercuriale insoutenable et cette incapacité d'y remédier convenablement. Du moins, l'appréciation des citoyens diffère d'une poche à une autre. Et c'est la souche mince qui fouine dans le détail pour apaiser la douloureuse même virtuellement. Il n'empêche que la frénésie des achats a augmenté dans les marchés constantinois ce week-end. Beaucoup de ménages ont investi les différents points de vente. Fait récurrent ! Si le mois de Ramadhan a ses commerçants occasionnels en produits alimentaires et autres pâtisseries traditionnelles, la rentrée scolaire n'en fait pas exception. D'ores et déjà, la ville a commencé à enregistrer de nouveaux papetiers et autres vendeurs de tabliers. Des espaces ont été loués à des particuliers pour y écouler la marchandise. Sans démarche préalable clarifiée quand au mode d'inscription auprès des services du registre du commerce, des magasins sous forme de bazar lotis et autres foires… spéciales rentrée scolaire sanctionnent, voire altèrent l'activité principale de certains commerçants coutumiers. Ce qui plante un décor pêle-mêle dans chaque coin de la médina. Tabliers surtout en rose, cartables et vêtements inondent les étals. Les mères et pères de famille s'adonnent à une course folle pour combiner une dépense raisonnable apte à joindre et garantir les achats relatifs aux deux événements. A ce sujet, témoigne un parent : «Les dates presque alignées de la rentrée des classes et de la fête de l'Aïd nous contraint à faire nos courses une semaine plutôt sinon on décevra les enfants. Mais, concernant les effets vestimentaires, ce sera une seule tenue pour les deux circonstances. Des produits sont intouchables et de qualité inférieure.» Les fournitures scolaires constituent l'autre casse-tête des parents qui ont commencé à sonder leur prix. A priori, le cahier enregistre un surcoût par rapport à l'année passée. «C'est les fabricants qui ont révisé les prix», estiment des détaillants indiquant que cette hausse de quelques dinars sera comptabilisée sensiblement pour les parents qui ont autant d'enfants scolarisés. En effet, avec les manuels scolaires, le budget d'un seul scolarisé s'avère élevé. Par ailleurs, les commerces un peu plus fréquentés ces derniers jours du Ramadhan sont ceux implantés au niveau de la vieille ville. Tradition des Constantinois oblige les femmes de s'y approvisionner en produits et ingrédients pour concocter des gâteaux et autres variétés de friandises. Et lorsque les achats sont effectués en pleine journée de jeûne, des idées fleurissent et des sous en plus y vont avec. La fréquentation des marchés devrait se poursuivre comme à l'accoutumée jusqu'à la veille de l'Aïd. Petite halte financière et le compte à rebours sera enclenché pour les charges de la rentrée des classes. En blouse rose ou bleue, l'essentiel est de parvenir à assumer la reprise financièrement, peu importe la teinte.