Photo : Riad Par Salah Benreguia Ces derniers temps, les prix de l'or noir ne cessent d'enregistrer des volatilités. Alors que les prix du panier de l'OPEP connaissent une légère hausse, les prix du baril de «light sweet crude» enregistrent, quant à eux, une courbe décroissante. En effet, le prix du panier de l'OPEP, qui est composé de 13 qualités de pétrole brut des pays membres de l'Organisation, a légèrement augmenté mercredi dernier par rapport à son niveau de la veille, a fait savoir jeudi dernier à Vienne l'OPEP. Ce dernier s'est hissé de 48 cents mercredi, s'établissant ainsi à 109,56 dollars le baril, contre 109,08 dollars mardi. Parallèlement, à Londres, pour la livraison de septembre, le baril de pétrole a perdu plus d'un dollar jeudi en fin d'après-midi. En effet, le baril de brent est chiffré à 112,40 dollars, soit moins de 1,07 dollar, par rapport à la clôture de mercredi soir. Même scénario à New York, d'autant que le baril de «light sweet crude» perdait lui aussi 1,66 dollar, soit près de 114,34 dollars. Les volatilités des prix du pétrole sont dues selon les experts en la matière à plusieurs facteurs. Il s'agit en outre du conflit russo-géorgien qui «continue à soutenir les marchés de l'énergie». Ce conflit avait, en effet, suscité des craintes sur les acheminements d'hydrocarbures de la mer Caspienne vers les marchés occidentaux. L'autre facteur ayant également influencé les prix de l'or noir a trait à la demande pétrolière. En décodé, alors que le ralentissement des économies ne fait que limiter la consommation pétrolière, que ce soit dans la zone euro, les Etats-Unis et même en Chine, des données ont fait ressortir que l'économie européenne s'est contractée de 0,2% au deuxième trimestre, pour la première fois depuis la publication de données européennes en 1995. Dans ce sillage, la même tendance été enregistrée en Chine, en ce sens que des chiffres ont montré que la production industrielle a ralenti, alors que les industriels sont aux prises avec des coûts en hausse et une baisse des exportations. Par ailleurs, dans son rapport du mois d'août, publié hier à Vienne, l'OPEP, suite à la persistance de la crise économique mondiale, a fait une légère révision de ses prévisions de hausse de la demande de brut dans le monde, à 1,17% en 2008 contre une précédente estimation de 1,20%. Cette organisation a, par ailleurs, maintenu sa prévision pour 2009 d'une hausse de la demande de brut de 1,03%, soit 900 000 barils par jour (b/j) à 87,80 millions de barils par jour (mb/j). Le rapport, cependant, a relevé une précision de taille : le pourcentage estimé de la hausse en 2009 sera le plus faible depuis 2002. «En raison d'un important ralentissement de la consommation de carburant pour les transports et pour l'industrie, non seulement en Amérique du Nord, mais également dans les pays industrialisés d'Europe et du Pacifique, la croissance de la demande de brut dans le monde reculera en 2009 [comparé à 2008] à son niveau le plus bas depuis 2002», a expliqué plus loin le rapport. S'agissant de la conjoncture mondiale, l'Organisation a révisé sa prévision de croissance de l'économie mondiale à 3,9% pour 2008, soit 0,1 de moins qu'en juillet, et à 3,8% pour l'année prochaine, également en recul de 0,1 point, «essentiellement en raison des révisions à la baisse des perspectives de croissance dans la plupart des grands pays industrialisés». Evoquant les pays en développement, ledit rapport a tablé sur un taux de croissance de 5,6% pour le prochain exercice. «La demande traditionnellement forte en été en Chine, au Proche-Orient et en Asie n'a pas suffi à contrebalancer l'énorme déclin de la demande de pétrole dans les pays de l'OCDE lors du deuxième trimestre 2008», précise la même source pour qui la croissance de la demande de brut dans le monde prévue pour l'année prochaine sera due «uniquement à la forte demande des pays en développement». Sur les récentes baisses du prix du pétrole enregistrées sur les marchés mondiaux, le rapport estime qu'il s'agit de «la conséquence des prévisions économiques plus faibles que prévues dans les pays riches» qui ont pesé sur la demande, alors que «les exportations de brut de l'OPEP ont été augmentées et que le dollar américain s'est un peu ressaisi». «Cela a aidé à calmer le marché», a fait savoir le rapport, qui ajoute que la tendance à la hausse a été ravivée après les récentes interruptions de livraison dans les pays du Caucase.