L'euro creusait ses pertes mardi, dans un marché inquiet de l'endettement des banques européennes, tandis que la devise nippone grimpait à son plus haut niveau depuis quinze ans face au dollar, en l'absence de nouvelles mesures de la Banque du Japon pour enrayer le yen cher.Vers 16h15 GMT (17h15 à Paris), l'euro valait 1,2721 dollar contre 1,2883 dollar lundi soir.Face à la monnaie nippone, l'euro reculait à 106,56 yens contre 108,49 yens lundi, après être descendu jusqu'à 106,32 yens. Le dollar était toujours en forte baisse face à la devise japonaise, à 83,76 yens, contre 84,21 yens la veille. A 13h15 GMT, le billet vert a chuté jusqu'à 83,52 yens, son plus bas niveau depuis juin 1995.Ce recul venait accentuer la glissade des dernières semaines qui l'avait déjà vu descendre jusqu'à 83,60 yens le 24 août. Le yen bénéficiait de son statut de valeur refuge, alors que les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis restent vives, tandis que la Banque centrale du Japon (BoJ) s'est refusée mardi dernier à prendre de nouvelles mesures pour enrayer l'envolée de la devise nippone. La BoJ a ainsi décidé mardi de maintenir son taux directeur au niveau extrêmement bas de 0,1%, mais sans prendre de mesure supplémentaire.Elle avait décidé une semaine auparavant, à l'issue d'une réunion d'urgence, d'offrir de nouveaux prêts exceptionnels via des opérations spéciales d'injection de fonds sur le marché interbancaire. «Les commentaires de la BoJ, qui ont accompagné sa décision, sont très prudents sur les perspectives économiques», mais l'institution «se montre réticente à prendre davantage de mesures», comme de nouvelles injections de liquidités, soulignaient les économistes de Capital Economics. De son côté, l'euro continuait de pâtir des craintes des opérateurs sur le niveau d'endettement réel des établissements financiers européens, après une enquête du Wall Street Journal montrant que les tests de résistance bancaires publiés en juillet dans l'Union européenne avaient ignoré ou sous-estimé les risques sur certaines dettes d'Etat.«Ces tests de résistance sont l'une des raisons majeures pour lesquelles les écarts croissants entre la qualité des obligations souveraines des différents Etats au sein de la zone euro n'avaient pas accentué l'affaiblissement de l'euro», rappelait Raghav Subbarao, analyste de Barclays Capital. «Ce n'est donc pas surprenant que les doutes qui surgissent sur la validité de ces tests pèsent fortement sur la monnaie commune et les devises qui lui sont associées», à l'instar de la livre britannique, ajoutait-il, bien que cela ne devrait être qu'«un impact de court terme». Ce que confirmaient les analystes de Moneycorp, pour qui «il s'agit tout à fait d'une non-information, sans rien de vraiment nouveau [...] Mais peu importe : avec rien d'autre à se mettre sous la dent, les investisseurs s'emparent de la première chose qu'ils voient et s'emballent». Vers 16h15 GMT, la devise helvétique, qui bénéficiait de son statut de valeur refuge, accélérait ses gains face à l'euro, à 1,2873 franc suisse pour un euro, et montait légèrement face au dollar, à 1,0119 franc. La livre britannique grimpait face à l'euro à 83,03 pence pour un euro, mais elle se repliait face au billet vert à 1,5320 dollar. L'once d'or ressortait à 1 256,75 dollars au fixing de l'après-midi contre 1 249,00 dollars la veille au soir, après avoir bondi jusqu'à 1 259,80 dollars, à six dollars seulement de son niveau record enregistré le 21 juin. La devise chinoise a terminé à 6,7912 yuans pour un dollar, contre 6,7877 yuans la veille.