«Il faut travailler encore et il faut revoir la stratégie de communication et de sensibilisation de lutte contre l'analphabétisme.» C'est justement pour cette raison que Aïcha Barki, présidente de l'association Iqraa, a entrepris d'animer une rencontre dans la matinée d'hier au centre de presse d'El Moudjahid. Une rencontre durant laquelle a été révélée la dernière étude menée par l'association sur cette question à l'occasion de la célébration de la Journée internationale d'alphabétisation. L'étude basée sur un questionnaire adressé à 2 560 personnes, dont 300 formateurs, a concerné quinze wilayas du pays. Parmi les personnes sélectionnées pour cette étude, 79% sont des femmes, 73% proviennent de régions citadines, 19% sont âgées de 55 à 65 ans, 60% sont des chômeurs, 59% sont mariées, 66% suivent le programme national de lutte contre l'analphabétisme. Ce questionnaire a permis de se rendre compte que 92% d'entre ces derniers ne sont pas satisfaits des horaires des cours. Selon les résultats de cette étude, dix-huit mois de formation ne suffisent pas au vu de la densité des cours. Cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale entrant dans sa quatrième année. En trois ans d'application, cette stratégie a permis une réduction du taux d'analphabétisme à 22,1% de la population âgée de 10 ans et plus (source RGPH 2008). 800 000 personnes ont été inscrites pour l'année 2009-2010 et a prévu pour la rentrée 2010-2011 l'inscription de plus de 700 000 nouveaux apprenants premier niveau et la réinscription de 500 000 apprenants deuxième niveau, qui seront encadrés par 25 000 agents chargés de l'alphabétisation, précise la même source. En se mobilisant autour de la question de lutte contre l'analphabétisme, l'illettrisme, l'obscurantisme et l'exclusion, l'association algérienne d'alphabétisation Iqraa s'associe aux missions du programme national de lutte contre l'analphabétisme. Ainsi, Aïcha Barki soutient que «sur le plan social, la maîtrise de la pauvreté, de l'exclusion, de la santé, de l'instruction des enfants reste très largement conditionnée par le niveau d'alphabétisation des populations, en général, et celui des femmes en particulier». D'où la nécessité, selon ces termes, d'apporter «sa contribution à la formation des citoyens en adoptant comme méthode d'apprentissage l'éducation fonctionnelle, une démarche participative et dynamique qui contribue à apporter un changement dans les comportements et les mentalités». F. B.