Trois jours après les déclarations de Kamel Rezzag-Bara sur le versement des rançons aux groupes terroristes, le gouvernement réagit. Il dépêchera, demain, l'un de ses ministres à Alger.Ainsi, le secrétaire d'Etat espagnol chargé de l'Amérique latine, M. Juan Pablo de Laiglesia, effectuera une visite de travail à Alger. Officiellement, «cette visite s'inscrit dans le cadre des consultations politiques régulières instituées entre les deux pays par le traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé en octobre 2002», indique une source du ministère des Affaires étrangères à l'APS. «Au cours de son séjour, M. De Laiglesia aura à s'entretenir avec M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Des entretiens qui porteront sur les relations bilatérales ainsi que sur les questions politiques internationales et régionales d'intérêt commun, notamment la coopération euro-méditerranéenne, la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, ainsi que les derniers développements de la question du Sahara occidental», précise-t-on. Cela pour la forme. Mais dans le fond, les choses semblent beaucoup plus profondes qu'on l'imagine.Cela fait des mois, en effet, que l'Algérie cherche à trouver «un consensus» international autour d'une résolution des Nations unies condamnant le paiement de rançons en contrepartie de la libération d'otages. Au cours d'une visite à Alger, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, avait même promis que son pays allait soutenir la proposition algérienne. Entre temps, des otages espagnols sont retenus dans le Sahara. Après des mois de négociations, ces derniers ont été libérés. Mais avant cela, les autorités espagnoles auraient versé l'équivalent de 8 millions d'euros, selon diverses sources. L'information a même été confirmée par Kamel Rezzag-Bara, conseiller du président de la République pour les affaires du terrorisme.Cette affirmation a-t-elle suscité l'ire des autorités madrilènes ? Très probable, au regard de la visite du secrétaire d'Etat espagnol.L'Algérie et l'Espagne sont liées par un traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage signé en 2002 par le président Abdelaziz Bouteflika et l'ancien président du gouvernement espagnol José Maria Aznar. Un sommet bilatéral se tient régulièrement, malgré de petits couacs, notamment sur les projets des sociétés espagnoles d'hydrocarbures. A. B.