Les Occidentaux ont sévèrement critiqué le veto iranien contre certains inspecteurs de l'AIEA, accusant Téhéran de jouer l'intimidation, au cours du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique hier à Vienne. Dans une déclaration commune, Berlin, Londres et Paris ont cependant appelé le président Mahmoud Ahmadinejad à s'engager «en faveur du dialogue» et à «répondre à la substance de nos préoccupations d'une façon sincère». Les trois pays ont ainsi apporté leur «soutien» au directeur général de l'Agence, le Japonais Yukiya Amano, dans le bras de fer qui l'oppose à la République islamique sur les inspecteurs depuis juin. Comme l'Iran en a le droit, Téhéran refuse de laisser entrer sur son territoire deux inspecteurs «expérimentés», les accusant d'avoir diffusé dans le passé de fausses informations. Yukiya Amano leur a cependant renouvelé sa confiance. «Les autorités iraniennes tentent manifestement d'intimider l'Agence pour peser sur sa capacité à faire rapport au conseil [des gouverneurs] et de porter atteinte à sa capacité à mettre efficacement en œuvre le régime des garanties sur son territoire», estiment les trois pays occidentaux dans cette déclaration. «Qu'un Etat récuse des inspecteurs parce qu'ils rapportent ce qu'ils ont vu et entendu est sans précédent», a abondé l'ambassadeur américain auprès de l'AIEA. Les Occidentaux soupçonnent mordicus l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Le dossier iranien est au cœur de la réunion des 35 gouverneurs de l'AIEA, entamée lundi dernier à Vienne et qui doit se poursuivre en principe jusqu'au 17 septembre.