Synthèse de Rafik Elias En perte de dynamisme économique, plusieurs pays industrialisés ont élaboré ou envisagent des plans de relance économique pour tenter de juguler les contre-performances économiques qui font craindre les risques de plus en plus probables d'une récession dans la zone OCDE. La première puissance mondiale a, depuis janvier dernier, mis en route un plan de relance d'un coût de 168 milliards de dollars. Ce dernier est axé essentiellement sur une remise fiscale en faveur des ménages et du secteur économique. Des centaines de millions de dollars devraient également être mis entre les mains de millions d'Américains pour donner un coup de fouet à leurs économies, soit pas moins de 100 milliards de déductions d'impôts pour les particuliers, ainsi que 50 milliards de mesures fiscales pour les entreprises. La semaine dernière, c'est au tour de l'Espagne d'établir un plan de réformes qui sera mis en œuvre dans le courant de cette année ainsi qu'au début de l'exercice prochain. Celui-ci concerne spécialement les secteurs du logement, du transport, de l'énergie, des télécommunications et des services. Face aux risques de récession économique, la première puissance européenne, en l'occurrence l'Allemagne, n'a pris aucune mesure dans ce sens. L'idée d'une baisse d'impôts en est au stade de débat au sein de la coalition gouvernementale. Toutefois, un plan de relance comprenant des baisses d'impôts massives et des investissements publics aurait été préparé «en cas de besoin pour l'automne». De son côté, en Grande-Bretagne, où l'économie est très sensible au marché immobilier, le ministre des Finances Alistair Darling a laissé planer le doute sur une éventuelle suspension de la taxe sur les transactions immobilières. Au pays du Soleil-Levant, toute mesure fiscale a été exclue par le Premier ministre Yasuo Fukuda. Le motif avancé par ce responsable est que son «pays est trop endetté» et, par ricochet, «ne pourrait se le permettre». Pour sa part, le Premier ministre François Fillon, après l'annonce jeudi dernier d'un recul du PIB français au deuxième trimestre, synonyme de menace d'une récession, a décidé de réunir demain «en urgence» plusieurs ministres pour se pencher sur la situation économique et «identifier les réponses qui devront y être apportées». S'agissant toujours du PIB, les derniers chiffres de l'Office européen des statistiques, Eurostat, ont montré que, depuis la création de la zone euro en 1999, une baisse significative a été enregistrée. «L'économie de la zone euro s'est ainsi réduite de 0,2% au deuxième trimestre comparé au premier durant lequel une croissance de 0,7% avait été enregistrée», précise Eurostat.