Le niveau médiocre de certains arbitres en Algérie la saison passée était l'objet d'une grande polémique. Les erreurs des arbitres étaient insupportables. Joueurs, entraîneurs, journalistes et même les spectateurs ont tous critiqué les arbitres. Il est vrai que les erreurs des arbitres font partie du jeu, mais ces erreurs ont été nombreuses la saison passée et elles ont influencé une grande partie des résultats des rencontres. A tel point que les dirigeants des clubs ont dû demander à la Fédération de recourir aux arbitres étrangers pour les rencontres à grands enjeux. Malgré le grand travail des clubs dans les entraînements et leurs bonnes performances lors des rencontres, ils perdent des rencontres à cause des fautes d'arbitrage. «C'est inutile de travailler», expliquent les dirigeants des clubs. Il est vrai que les arbitres ont commis de multiples erreurs cette saison. Pour rappel, la commission fédérale de l'arbitrage a annoncé récemment la mise tout simplement à l'écart définitive de cinquante-sept (57) arbitres pour n'avoir pas satisfait aux normes des tests FIFA ou pour n'avoir pas répondu à la convocation pour subir des tests. Présentant le bilan de la phase aller du championnat aux membres du bureau fédéral, le président de la Commission fédérale de l'arbitrage, Belaïd Lacarne a indiqué que ces arbitres n'ont pas réussi leurs tests, d'autres n'avaient pas le niveau requis. La Fédération a besoin de trouver des solutions, car les arbitres sont des éléments importants du jeu. En Algérie, en dépit d'un bon nombre d'arbitres au badge international, les clubs pointent souvent un doigt accusateur sur eux. Pour commencer, il faut souligner avec force que cette approche n'est nullement spécifique à notre pays. Les dirigeants regrettent de constater que tous les week-ends, la totalité de nos arbitres sont l'objet de critiques, de reproches, de jets d'objets voire d'agressions physiques sans occulter les insultes les plus acerbes ! En tant qu'instances décisionnelle, la FAF se doit de protéger les arbitres et de ne pas les jeter dans la gueule du loup. En d'autres termes, les clubs ne sont pas en mesure d'assumer la responsabilité de ce qui adviendrait consécutivement à une banale faute d'appréciation somme toute entrant dans les règles du jeu. Les Benouzza, Haïmoudi, Chaabane Maamar et autres n'ont rien à envier aux meilleurs de l'Afrique et constituent notre fierté là où ils se produisent dans nos murs ou à l'étranger. Seulement avec ce climat empreint de tension extrême, la FAF ferait mieux de leur épargner un lynchage médiatique ou physique gratuit mais inéluctable. D'où notre recours justifié pour les matches chocs aux sifflets étrangers, et ce, en dépit de notre intime conviction qu'ils ne sont pas meilleurs que les nôtres. Il doit y avoir la volonté inaliénable de protéger le corps arbitral, la solidarité sans faille des présidents avec les arbitres tabassés et agressés. Le secteur jouit de toute la confiance requise, nos arbitres sont d'une notoriété dépassant largement nos frontières, les jeunes qui pointent le bout du nez vont être bien encadrés et surtout rapidement lancés dans le bain, etc. Nous pouvons en fait broder à satiété sur ce thème et même jusqu'à la nuit des temps sans que les sources ne tarissent pour autant. Un bref regard sur la liste des arbitres choisis par la FIFA pour la CAN et le Mondial est des plus édifiants. Une première à notre passif depuis belle lurette : zéro arbitre et arbitre assistant lors des précédentes éditions. Même la CAF d'adopte une attitude similaire hautaine à notre endroit nous ignorant avec superbe. Si ce n'est pas malheureux ! Et c'est de bonne guerre quand nos hommes en noir n'officient pas les grands chocs. Comment voulez-vous alors que la FIFA ou la CAF les prennent au sérieux et avec considération et leur font confiance du moment que leurs propres pairs les dénigrent, les stigmatisent, les mettent sur la touche ostensiblement ou quand ils sont tabassés sur les terrains pour un arbitrage douteux et sentant à mille lieues la combine, la partialité tout simplement ? Dans le dessein de connaître exactement les tenants et les aboutissants d'une situation on ne peut plus délétère, nous avons recueilli l'avis d'un nombre de dirigeants sur nos hommes en noir. Nous n'avons pas une palette de grands arbitres La conjoncture actuelle nous oblige à avoir recours à ces arbitres ou à des formateurs étrangers. En agissant de la sorte, nous protégeons en quelque sorte les nôtres de la pression intenable qui prévaut surtout en fin d'exercice explosive. Nous leur fournissons par la même occasion l'opportunité et l'espace temps idoines de mieux se former et de s'aguerrir davantage. Dans les sports de haut niveau, la base du succès est construite sur le développement constant et systématique. Il faut des buts, un plan pour les réaliser, suivre et analyser les progrès réalisés, et un nouveau plan à mettre en place le cas échéant. Un arbitre est dans la position ingrate de ne pas avoir de vrai «coach». Il y a bien des instructeurs FIFA et des formations organisées, mais le «développement» se passe, la plupart du temps, sur le terrain lors d'un match à enjeux. Le processus est le même que d'apprendre à conduire. On apprend les bases à l'auto-école, mais on apprend réellement qu'une fois sur la route ! Dans la plupart des sports, il y a des instructeurs FIFA et CAF pour les officiels, mais la formation pratique et le coaching manquent, car cela requiert des ressources humaines, du temps et de l'argent ! La description d'un arbitre reconnu pourrait être : un leader naturel, qui écoute les autres, prend des décisions au bon moment - souvent difficiles- qui sont importantes pour le jeu. En dépit de cela, il sait que son rôle est d'observer depuis le bord du terrain. Il sait quand il faut établir le contact avec les acteurs - et quand prendre de la distance - pour ne pas assombrir son jugement. Il travaille bien sous pression, et comprend que les autres ont de grandes attentes concernant sa performance. Comme pour les joueurs, il y a des arbitres doués dans un domaine plutôt que dans un autre. Pour certains, il suffit de leur mettre un sifflet dans la bouche et de leur demander de faire le boulot… Pour d'autres, il faut d'abord leur apprendre à marcher avant de courir. Malheureusement, nous ne disposons pas d'une large palette de directeurs de jeu de très haut niveau. Mais nous œuvrons dans ce sens dans le dessein de faire disparaître à jamais l'arbitrage malhonnête ou partial. Pour cela, et à l'orée de la saison 2010-2011, la commission fédérale d'arbitrage de la Fédération algérienne de football organise du 14 au 18 septembre 2010 des stages et tests physiques pour les arbitres et arbitres assistants, en vue de la saison 2010-2011, dont le coup d'envoi sera donné vendredi 24 septembre, a indiqué jeudi la FAF. L'entame de ce regroupement aura lieu le 14 septembre à 10h00 à l'hôtel Mazafran Safir, précise l'instance fédérale. Dix-sept arbitres directeurs et 30 arbitres assistants prendront part à ces stages. Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a indiqué samedi dernier à Alger, que seuls «les meilleurs arbitres» officieront les rencontres du championnat d'Algérie de ligue 1. Y. B.