Un sommet sur les prix alimentaires a été organisé par Gordon Brown hier à Londres avec la participation d'une trentaine de participants, dont Josette Sheeran la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Kanayo Nwanza ( fonds international pour le développement agricole, Fida), Donald Kaburika (Banque africaine de développement), Phil Brenner (Oxfam), David Mepham (Save the children), Stefan Tangermann (OCDE), Douglas Alexander (secrétaire d'Etat britannique au Développement international) Hilary Benn (ministre britannique de l'agriculture), ainsi que, des experts des différents secteurs évoqués par M. Brown, qui devraient jeter les bases d'un plan international d'action. Selon le porte-parole du Premier ministre britannique, ce sommet est consacré “pour aider les participants à donner forme à un plan d'action. Aucun plan ne sera achevé” lors de cette rencontre. En effet, le résultat du sommet devrait être présenté lors de la rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne en juin et aux membres du G8 en juillet. Le plan devrait également être présenté lors d'une réunion extraordinaire des Nations unies le 25 septembre.Dans une déclaration M. Brown a plaidé pour une “ réponse pleinement coordonnée de la communauté internationale” pour lutter contre la “crise alimentaire mondiale qui menace d'annihiler les progrès réalisés ces dernières années pour faire sortir des millions de personnes de la pauvreté ”.Et de souligner que “ chaque jour, 25.000 personnes meurent à cause du manque de nourriture, dans les pays en voie de développement ; l'ampleur du problème est plus vaste. Endiguer la famine est un défi moral pour chacun d'entre nous et c'est aussi une menace à la stabilité politique et économique des Etats. En plus du terrible impact humain à l'étranger, l'inflation continue des qui résulte de la hausse des prix alimentaires, nous affecte tous. Les problèmes à l'étranger ont un impact sur notre situation nationale”, a -t-il ajouté.M. Brown a estimé que “ nous allons avoir besoin à la fois de mesures de court-terme pour faire face aux privations immédiates ainsi que d'un plan pour gérer les causes plus structurelles”,appelant à une “révolution agricole” accompagnée d'un package élevé d'aides aux producteurs pauvres. Selon lui, un accord au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui “est désormais à portée de mains”, “serait une énorme motivation pour augmenter la production de nourriture dans les pays pauvres”. “Je souhaite que les représentants de consommateurs, des producteurs, des industriels et des distributeurs cherchent la façon dont nous pouvons collectivement faire face aux défis de cette crise alimentaire mondiale”, a-t-il poursuivi. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la hausse du prix des produits alimentaires constituait le plus gros défi de son histoire, un “tsunami silencieux” qui menace de plonger dans la famine des dizaines de millions de personnes supplémentaires. La directrice de PAM, Josette Sheeran, a estimé que l'urgence était telle que la communauté internationale doit fournir une réponse de la même ampleur que celle apportée après le tsunami de 2004 dans l'océan Indien, qui avait fait 220.000 morts recensés dans douze pays. La directrice a appelé de ses vœux à “une action à haut niveau et sur une large échelle de la communauté internationale, centrée sur des solutions d'urgence et à long terme”. Le PAM a souligné que ses propres estimations corroboraient les conclusions de la Banque mondiale, qui considère que le doublement des prix alimentaires ces trois dernières années risque d'aggraver la pauvreté de pas moins de 100 millions d'Africains des pays à bas revenu. Pour contrer la flambée des prix des denrées agricoles, la Banque mondiale avait appelé à un effort massif et concerté à l'échelle internationale, lors de son assemblée de printemps, les 12 et 13 avril, à Washington.