Photo : Riad Par Sihem Ammour Lundi passé a été inauguré le 1er Festival national de la photographie d'art au Musée national des arts contemporains et modernes (MAMA), par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et Halim Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger, en présence des nombreux artistes photographes.Ce premier festival dédié à la photographie d'art invite les visiteurs à découvrir plus de deux cents œuvres réunies autour de la thématique du «voyage», ainsi que celles d'autres artistes présentées par l'association Chrysalides sous la thématique de «l'attente». A propos de la thématique du voyage, il est souligné dans le catalogue de l'exposition que «cette exposition est une invitation à l'émerveillement au gré des flâneries des auteurs qui allient exigence, humour, réflexion, sensibilité et émotion. Croiser les regards, sublimer le quotidien, le banal est devenu un terrain d'expression artistique avec ses codes, ses références et ses talents».Dés lors, de l'Amérique latine à l'Asie, de Pékin à Bamako, les visiteurs sont conviés à la découverte de nombreux pays sous un nouvel angle à travers le zoom de l'artiste à l'iris sensible au beau. Le jeune Bellabes Noury a fixé sur la pellicule des instantanés de ces voyages en Ukraine, au Brésil et en Espagne. Quant à Karim Kal, il a zoomé sur «Cayenne, Guyane française» et Omar Meziani emporte le regard dans un tourbillon de clichés de Bamako, Ouagadougou et de Saint-Louis, au Sénégal. Pour sa part, Ashraf Khessaïssia partage avec les visiteurs ses souvenirs d'Orient, d'Extrême-Orient et d'Europe. Paris, la capitale française, se décline en noir et blanc pour Hamid Seghilani qui partage des instants d'émotion à travers ces photos. Quant à Halim Zenati, il partage sa passion pour le Brésil, plus précisément à Belo Horizonte, dans le Minas Gérais, «où chaque rue me réserve un coup de cœur : un rayon de lumière, une couleur, une architecture». Pour sa part, El Hadi Hamdikene se consacre à la mer et aux rivages qui lancent des chants de sirènes aux jeunes en mal-être.Voulant démontrer que la photographie n'a pas besoin de coûteux instruments, mais juste d'un zeste de talent, Fayçal Baghriche a présenté une série de photographies réalisées dans le cadre d'un voyage à New York, en utilisant l'appareil photo de son téléphone portable. Sont trait artistique se traduit sur les photos par la modification des angles de prise, donnant ainsi un certain caractère à ces œuvres. Quant à Djama Nadir, il présente des œuvres dédiées au patrimoine architectural chinois. La Chine et sa civilisation millénaire est aussi présente à travers les œuvres du talentueux Sid Ali Djenidi, qui souligne que «toutes ces photos ont été prises lors d'un voyage en Chine, notamment à Pékin, Shanghai et Suizhou. Les Algériens, généralement, ne connaissent de ce grand pays et de cette grande civilisation que l'image de l'ouvrier maçon des chantiers en Algérie. J'ai voulu contribuer à donner une image plus riche de ce pays en mutation et de sa culture. J'ai pris un grand nombre de photographies, car j'ai voulu raconter l'histoire de la Chine à ma manière», sur la fiche présentant ses œuvres.Pour cette première édition, les organisateurs ont décidé d'inviter une artiste étrangère, en l'occurrence la photographe allemande Marion Bekhäuser, qui a présenté de sublimes photos sur l'Algérie intitulée «Algérie, mon amour». Des photos en grand format où transparaît l'amour pour cette terre qu'elle a visitée du nord au sud, à travers une palette d'émotions, de portraits et de paysages que seule une âme sensible à la beauté profonde des êtres, des lieux et des situations aurait pu fixer ces instants fugaces sur la pellicule. Des photos qui subliment l'Algérie, mais aussi tous ces anonymes qui font la fierté d'être algérien. Suite à ce tour du monde en photos, le visiteur est invité au 1er étage du Mama pour découvrir les œuvres de huit autres artistes réunis autour de la thématique de «L'attente». Il s'agit de Halida Boughriet, Mustapha Ghedjati, Amina Menia, Sandrine Picherit, Ammar Bouras, Fayçal Baghriche, Perrine Lacroix et Souad Douibi qui ont mené une réflexion sur ce sentiment profond d'attendre quelque chose ou quelqu'un. Ces œuvres sont en fait le fruit d'une résidence d'arts plastiques, organisée aux Aftis à Jijel, en 2009, entrant dans le cadre du programme «Noir sur blanc», regroupant un collectif d'artistes des associations Chrysalide d'Alger, Perséphone de Sétif et Gertrude II de Lyon. Que cela soit sur de grands panneaux, des photos petit format ou à travers des installations vidéo, les artistes convient le grand public à venir découvrir leurs œuvres inédites qui seront exposées au Mama jusqu'au 10 novembre prochain.