La tâche qui incombe à tout Etat est la régulation. Il est de notoriété publique que l'Etat moderne qui s'est désengagé de l'activité économique au fil des ans garde tout de même le minimum requis. Dans le système capitaliste, les règles sont conçues ainsi. Réguler les différents marchés relève de la souveraineté, voire de la sécurité d'un pays. En Algérie, on assiste ces dernières années à un retour en force de l'Etat non seulement en tant que régulateur mais aussi en tant qu'intervenant dans certaines situations. Les récentes secousses qu'a connues l'économie mondiale n'ont pas tardé à provoquer un effet boule de neige, lequel s'est répercuté sur l'ensemble des pays les moins nantis du globe. Dans notre pays, la conjoncture actuelle a donné lieu à une politique caractérisée par l'interventionnisme visible du gouvernement. Qui, à chaque secousse ou au moindre signe annonciateur, prend des mesures dans l'objectif de freiner les flambées. Le marché des fruits et légumes en est l'exemple. Or, cette tâche qui consiste en la mise en place de mécanismes de régulation doit être la seule et unique besogne des pouvoirs publics. Ces derniers censés être omniprésents sur la scène économique devraient réguler non seulement le marché des véhicules ou de l'immobilier, mais tous les marchés qui activent dans son champ d'action, donc sur le territoire national. Cela étant, un système économique n'est pas un environnement fermé sur lui-même mais toujours en interactivité avec tous les autres environnements économiques existants et dans toutes les sphères. Si les marchés sont la dernière étape de toute opération économique, l'Etat, lui, est censé intervenir en tant que régulateur sur toute la chaîne et non pas seulement accentuer un contrôle sur une phase de l'activité économique en laissant le champ libre à d'autres opérations de moindre importance mais assurément influentes. Partant de là, pour pérenniser un système de régulation, que ce soit pour le marché des fruits et légumes, de l'immobilier, des véhicules, des produits industriels, des produits électroménagers etc., les pouvoirs publics devraient faire en sorte que le système ait un prolongement temporel et dans l'espace. Déduction : la régulation, en tant que seul et unique mécanisme que détient le pouvoir politique pour maîtriser l'économie dans le sens de mettre hors de danger ses citoyens, est appelé à devenir une politique de première importance, voire un des fondements, et la raison d'être du pouvoir politique. S. B.