Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Rien ne va plus pour les travailleurs de l'aéroport d'Alger. Le conflit qui les oppose à la direction de l'entreprise tend à s'inscrire dans la durée. Le malaise qui couve à la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d'Alger (SGSIA) s'explique, selon un communiqué du syndicat, par «des sanctions arbitraires» prises par la direction contre les travailleurs. Ces derniers accusent la direction de «non-respect des procédures réglementaires et du code de travail».Tout en dénonçant l'absence de dialogue social au sein de la SGSIA depuis le 7 avril dernier, la section syndicale affiche son mécontentement quant à l'application de la convention collective et exige l'installation d'«une commission paritaire dans le cadre des négociations d'une augmentation de salaires et du régime indemnitaire tel que le stipule la dernière tripartite (gouvernement, UGTA, patronat)».Cette situation de crise reste incomprise par le syndicat qui relève le non-respect des orientations de la tutelle, en l'occurrence le ministère des Transports, ainsi que celles de la Centrale syndicale (UGTA) en faveur de l'installation d'une commission de négociations. Ces revendications viennent ainsi d'être reformulées pour la énième fois. Mais «aucun signe de bonne volonté n'a été adressé par la direction générale», souligne le conseil des syndicats.Cette sortie du syndicat des travailleurs de la première entreprise aéroportuaire du pays risque, manifestement, d'être le dernier avertissement avant le passage à la grève. C'est ce que laisse entendre le communiqué signé par le secrétaire général de l'organisation syndicale. Il convient de rappeler qu'au milieu du mois de septembre, le conseil du syndicat SGSIA de l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger avait décidé, à l'unanimité, d'adopter la procédure de préavis de grève.Afin de renforcer la légitimité de leurs revendications, les travailleurs de la SGSIA évoquent la bonne santé financière de l'entreprise. «L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 5,25 millions de dinars en 2009 et les prévisions pour 2010 sont de 5,1 million de dinars. Rien qu'au premier semestre 2010, le chiffre d'affaires a atteint 2,38 millions de dinars ; notre masse salariale par rapport au chiffre d'affaires est de 16%», déclarait, il y a quelques jours, le SG du syndicat.Le P-DG de la SGSIA prévoyait, pour sa part, un chiffre d'affaires de 5 milliards de dinars pour 2010, se félicitant d'une progression annuelle de l'ordre de 9%. La SGSIA compte 1 300 ouvriers.