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Les souscripteurs au programme AADL 2001 réclament leurs logements Ils étaient empêchés hier de tenir un rassemblement devant le siège du ministère de l'Habitat
Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Près de 200 souscripteurs au programme AADL 2001 se sont donné rendez-vous, hier, devant le siège du ministère de l'Habitat, pour un sit-in de protestation contre la non-satisfaction de leur demande de logement. Des agents de police ont été dépêchés sur les lieux pour interdir le rassemblement. Les manifestants se sont dispersés dans le calme mais non sans exprimer une grande colère contre les représentants de l'Etat, à leur tête le ministre de l'Habitat, Nourredine Moussa. «Les cadres algériens sont abandonnés, malmenés, écrasés par l'Etat. Nous sommes des pauvres malheureux. Celui qui n'est pas capable d'assumer ses responsabilités doit partir. Le ministre de l'Habitat, Nourredine Moussa, n'est pas à la hauteur. Qu'il démissionne !» lancent les manifestants, repoussés vers un immeuble mitoyen, en face de l'église du Sacré-Cœur. La colère des manifestants est à son paroxysme. Dix ans depuis qu'ils attendent une réponse favorable des services concernés, rien n'est fait pour satisfaire leur revendication. Chaque fois qu'ils relancent leur demande, les représentants de l'AADL évoquent le problème du foncier. Pourtant, pendant ces dix ans, des centaines de milliers de personnes ont eu droit à un logement aussi bien dans le cadre des programmes AADL que d'autres (social, éradication de l'habitat précaire). «Ils ont donné des logements AADL à des gens qui n'ont déposé leur dossier qu'en 2002, 2003, peut-être même plus», se plaignent-ils. «Il y a un grand trafic à l'AADL. Des citoyens ont dû donner des dessous-de-table (30 millions de centimes) bien après avoir droit à un logement», dénonce un homme, la cinquantaine. Un autre se plaint du fait que ces logements AADL ont été attribués à des célibataires au détriment de familles composées de plusieurs personnes : «40% des bénéficiaires des logements AADL étaient des célibataires». D'autres dénoncent la location, parfois même «la vente» de ces logements, alors que des familles nombreuses vivent dans des conditions déplorables à cause justement de ces problèmes de logement. Un homme s'écrie : «ils ont donné des logements à des personnes venues d'autres wilayas et mis de côté les vrais habitants d'Alger. Ils ont laissé faire des citoyens qui ont construit des baraques partout, enlaidissant tout Alger». Abondant dans ce sens, une femme lance : «devrions-nous construire des baraques pour avoir ces logements ? Non. Je refuse de vivre dans une baraque. Je n'ai pas fait des études supérieures pour vivre dans une baraque.» Un citoyen habitant à près de 50 km d'Alger laisse exploser sa colère : «pourquoi le ministre ne nous reçoit-il pas ? Nous sommes tous des fonctionnaires, des employés dans des entreprises nationales. Nous avons abandonné notre travail pour venir et personne ne nous reçoit. C'est quoi ce mépris ?» Les souscripteurs aux logements AADL, programme 2001 - dont le nombre actuel est d'environ 4 100 - ne décolèrent pas. Inscrits sur des programmes futurs, ils veulent les voir se matérialiser dans les plus brefs délais. Malheureusement pour eux, cela tarde encore. Ils cherchent une solution pour mettre fin à leur calvaire : «Nous sommes au bord du désespoir, ça ne peut pas continuer comme cela.» Ils en appellent au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour leur venir en aide.