Si la Banque mondiale a approuvé en avril dernier une augmentation de 3,13 % du pouvoir de vote des pays en développement, le faisant passer à 47,19%, ces derniers ont obtenu vendredi dernier une majorité de sièges au bureau exécutif de la Banque mondiale après qu'un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne eut été ajouté au conseil exécutif. Néanmoins, son institution sœur, le Fonds monétaire international (FMI), est en retard en ce qui concerne la réforme des quotas, même si une volonté est clairement affichée lors de ces dernières assemblées tenues ces jours-ci. En effet, la réforme de l'institution que dirige le Français DSK, est au cœur des débats tenus lors des différentes réunions. A propos de la réforme du FMI, le G24 pour les questions monétaires internationales et le développement, dont l'Algérie est membre, avait soulevé jeudi dernier dans sa réunion à Washington, la nécessité de corriger le déséquilibre de la participation et de la représentation au sein du Fonds pour assurer la légitimité de l'institution, sa pertinence et son efficacité dans l'exécution de sa mission. A cet égard, les pays membres ont soutenu qu'un réalignement substantiel des quotes-parts doit être l'élément central de cette réforme, en réaffirmant que la 14ème révision générale des quotes-parts, qui doit s'achever d'ici janvier 2011, doit avoir pour objectif un transfert des quotes-parts d'au moins 5% des pays avancés vers les pays en voie de développement (PED). Ils ont également exigé que le réalignement des quotes-parts doit tenir compte de l'évolution rapide du poids des différents pays dans l'économie mondiale, et ont appelé à une plus grande pondération du PIB à parité de pouvoir d'achat dans le réalignement des quotes-parts. Le G24 a estimé toutefois que, si le réalignement est censé profiter principalement aux pays en voie de développement dynamiques, il ne doit pas se faire au détriment des pays moins développés. Le groupe a aussi appelé à rééquilibrer la composition du Conseil en augmentant le nombre de sièges détenus par les PED, et en envisageant un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne. Les experts et spécialistes en la matière soutiennent que les réformes de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) visant à accroître le pouvoir de prise de décision des pays en développement à croissance rapide sont indispensables pour rendre cette institution sexagénaire plus représentative de l'économie mondiale. «Il faut reconnaître une des réalités de l'économie actuelle, qu'il existe plus d'acteurs importants aujourd'hui qu'il y a 30 ans», a déclaré Edwin Truman, chercheur à l'Institute for International Economics (IIE) de Washington. Il a ajouté que les petits pays industrialisés tels que la Belgique, les Pays-Bas et l'Italie avaient toujours plus de poids au FMI que les économies de marché émergentes telles que la Chine, la Corée du Sud, le Mexique, la Turquie, l'Afrique du Sud et l'Inde qui ont rapidement progressé lors des dernières décennies. R. E.