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Des projets mal conçus et inachevés à Tizi Ouzou
Faiblesse des infrastructures de base et de diversification
Publié dans La Tribune le 13 - 10 - 2010

De notre correspondant à Tizi Ouzou
Lakhdar Siad
Les 80 000 ou 100 000 voyageurs par jour de la wilaya de Tizi Ouzou sont quotidiennement ulcérés par la mauvaise qualité des prestations des transporteurs qui, eux-mêmes, ne manquent pas de dénoncer, chaque fois que «ça déborde», les graves lacunes que vit le secteur des transports alors que les responsables au niveau de la wilaya et du ministère concernés par le règlement des problèmes récurrents qui empoisonnent tous les rapports des parties touchées se contentent d'effets d'annonce de projets mal réfléchis, mal conçus et inachevés dans la plupart des cas. La situation plus que déplorable sur tous les plans de l'unique et affligeante gare routière de Tizi Ouzou et des onze stations de fourgons qui desservent les 21 daïras de la wilaya (3 570 fourgons aménagés pour 3 272 opérateurs) suffit pour dire tout le mal qui ronge le secteur des transports depuis notamment ces dernières années. L'anarchie a élu domicile dans les aires grossières bricolées et retapées pour les voyageurs traités dans ce cas avec négligence si ce n'est pas avec mépris. En plus des conditions d'hygiène qui rendent les lieux insupportables, les semblants de stations sont complètement délaissés : ordures, absence d'abribus, de toilettes publiques, de poubelles et de panneaux d'orientation des voyageurs qui sont ainsi perdus dans ces «gares» exiguës, insalubres, sans infrastructures d'accompagnement de base, sans le minimum. Les longues attentes sous le soleil et la pluie sont le lot des usagers durant toute l'année. Une fois hors des arrêts, ce sont les bouchons et autres désagréments dont souffrent les voyageurs. Les transporteurs soumis à de fortes taxes annuelles de la part des autorités n'ont-ils pas droit à des stations respectables ? Les passagers ne sont-ils pas dignes de respect ? A l'ombre de cette situation chaotique se développe le travail au noir de nombreux «clandestins» qui semblent s'intégrer facilement dans le décor dénué d'ordre et de contrat. L'option de «l'ouverture concurrentielle» du marché du transport dans la wilaya prise il y a quelques mois par la Direction des transports de wilaya (DTW) a rajouté sa part d'inquiétude aux transporteurs en activité et travaillant sous constante pression. C'est d'ailleurs à juste titre que les représentants de ces prestataires de services très peu enviables ont conditionné le recours à cette «libéralisation» par au moins la viabilisation des aires de stationnement, l'amélioration du réseau et la réception dans les délais des projets attendus depuis des années, des conditions de sécurité sur les lieux de travail. Pour les transporteurs, il s'agit plus d'assainir d'abord le secteur avant de parler de la loi du marché, de l'offre et de la demande. Mais si cette décision «prise sans concertation des premiers concernés, à savoir les transporteurs» ne touche pas le transport en milieu urbain, selon la DTW, elle n'a pas manqué de soulever le courroux de l'Association des transporteurs qui s'attendait à une réelle réponse à leurs doléances. Pour le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, la DTW attend la mise en œuvre du plan de transport et de circulation pour élargir la mesure. On parle de cinq gares intermédiaires au
niveau du contour périphérique de la ville de Tizi Ouzou pour décongestionner le chef-lieu de wilaya, la réalisation de deux grands parkings à étages, le premier à proximité du marché de gros, et le deuxième en face du stade du 1er Novembre. L'Etablissement de transport urbain (ETU), qui a commencé son activité il y a quelques mois sur les lignes centre-ville - Bouhinoun, Naftal-Timizar Loughbar et Oued Falli-station de Aït Douala, participe à cette «politique de décongestionnement» de la ville de Tizi Ouzou en attendant le lancement des trois autres lignes restantes. Le train qui demeure un moyen de diversification important des moyens de transport ne tient pas ses promesses dans cette wilaya qui ne s'est pas encore réconciliée avec le rail. Les ouvrages livrés dans le domaine ne
répondent pas du tout à la demande des éventuels usagers. Sait-on comment transporter les voyageurs au niveau de la DTW de Tizi Ouzou ?


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