Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni Pour augmenter le ratio du poisson dans l'alimentation des Algériens, certaines espèces de poissons seront interdites à l'exportation. C'est le cas de la sardine devenue excessivement chère ces deux dernières années. Une régulation s'impose pour faire l'équilibre entre l'exportation et la consommation nationale, et ce, avec le concours du ministère du Commerce. C'est ce qu'a expliqué, hier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, invité de la radio nationale. Plus clair, l'hôte de la radio indique que «l'exportation des espèces à forte valeur ajoutée peut être maintenue et compensée par l'importation de produits à large consommation». Sur les prix du poisson jugés excessifs par les consommateurs, le premier responsable à charge de ce secteur propose «la mise en place de coopérations bilatérales notamment avec des pays africains et de développer l'aquaculture», écartant par-là même «l'existence de spéculation sur le poisson qui est un produit hautement périssable et qui ne peut être stocké». Selon lui, «c'est l'offre qui régule le prix». Toujours selon M.Khanafou, «les sociétés mixtes pour l'exploitation du poisson dans les eaux algériennes seront interdites à l'avenir, car à l'origine de trafic». L'exploitation du thon est une mission qui dorénavant est du ressort des armateurs algériens auxquels l'Etat a accordé des aides à hauteur de 60% pour l'acquisition de 15 thoniers, affirme le ministre. Ce dernier dit regretter le fait que le quota de l'Algérie de 1 000 tonnes de thon pour 2009 ne soit pas pêché. M. Khanafou n'a pas manqué d'annoncer que l'achat de nouveaux bateaux de pêche est suspendu précisant que «la flottille actuelle, forte de 4 500 unités, suffira à couvrir les besoins de l'Algérie en matière de pêche». Il rappelle que le programme de soutien au secteur de 26 milliards de DA a permis le renouvellement de la flotte dont la moyenne d'âge est passée de 20 ans à 12 ans. Sur un autre chapitre, le ministre évoque la gestion des ports de pêche qui constitue à ses yeux «un obstacle à la bonne exploitation des ressources». Il dira à ce propos qu'il «est anormal de gérer la ressource en amont et en aval et de ne pas intervenir en matière de commercialisation et de transit de poisson». Sur l'aquaculture, cette filière qui brasse quelque 78 milliards de dollars de chiffre d'affaires, le ministre reconnaît qu'elle accuse un retard important et demande à ce qu'un programme spécial de développement soit mis en place. Enfin, et concernant la pêche au corail, l'interdiction sera levée mais elle est tributaire de l'élaboration d'un plan de gestion de cette ressource basé sur une étude qui a émis des variantes d'exploitation réparties en plusieurs secteurs sur le littoral algérien, confie le premier responsable de la pêche. «Chaque secteur bénéficiera de 10 concessions d'exploitation à raison de 300 kg par concession, soit une quantité totale de 6 tonnes à extraire par an. Mais un seul secteur sera seulement ouvert pendant cinq ans alors que les autres seront au repos tour à tour pendant 20 ans, et ce, afin de préserver les écosystèmes», a conclu le ministre.