Photo : Riad Par Badiaa Amarni Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, est revenu hier sur le dossier de l'interdiction d'exportation de poissons en apportant des précisions sur la question. «Nous n'avons jamais pris cette décision», affirmera le ministre en marge de l'ouverture de la 2ème édition des Assises nationales de la pêche et de l'aquaculture. «Une réflexion est engagée avec le ministère du Commerce pour décider de la régulation du marché et des espèces à exporter», ajoutera-t-il. Tout en indiquant que la réflexion va vers l'interdiction d'exporter les espèces telle que la sardine, les anchois..., M. Khanafou précisera que l'exportation des espèces nobles à forte valeur ajoutée continuera, elle, à se faire. Les recettes qui seront engrangées permettront l'importation des poissons de large consommation. Dans la conférence de presse qu'il a animée en marge de cette rencontre qui se tient depuis hier à l'hôtel Hilton d'Alger, le ministre reviendra en détail sur plusieurs questions touchant au secteur qu'il dirige. Immanquablement, sera soulevée la question des prix du poisson jugés excessifs par les consommateurs qui lient cette situation à la spéculation. Le premier responsable du secteur fera remarquer que le poisson est un produit hautement périssable et qu'il ne peut pas faire l'objet de spéculation, reconnaissant toutefois qu'il peut être vendu en deuxième main, ce qui fait monter ses prix. Et de rappeler tout l'intérêt de la mise en place de 13 halles à marées pour avoir un regard sur les quantités de poisson pêché.A propos du trafic de poisson, le conférencier rappelle que ce phénomène a peut-être existé du fait de l'existence des sociétés mixtes. Depuis que ces dernières ont été dissoutes, aucune opération de trafic n'est à signaler. «Nous travaillons en étroite collaboration avec les gardes côtes qui nous informent de tout», explique M. Khanafou.Concernant le partenariat dans le créneau de l'aquaculture, le ministre dira que les pouvoirs publics préfèrent compter sur les nationaux d'autant que la technologie dans ce domaine n'est pas compliquée. Il suffit d'avoir des bailleurs de fonds qu'ils soient industriels, agriculteurs ou autres pour se lancer dans l'investissement. Toujours à propos de cette activité, le ministre a rappelé que 450 sites pour l'investissement ont été identifiés et les privés sont invités à investir cette filière d'activité, l'objectif étant de faire bénéficier les populations de ce produit surtout celles du sud du pays. Interrogé sur la promotion de la pêche dans les eaux internationales, Khanafou a confirmé que son département accompagnera les investisseurs désireux de pêcher en Mauritanie, en Guinée ou au Mozambique. Dans ce même ordre d'idées, le ministre reconnaît que l'industrie de transformation du poisson accuse un retard en raison de la rareté du poisson. La réhabiliter nécessite d'aller vers une coopération bilatérale où il y a de grandes potentialités à exploiter. Sur la question des retraites des pêcheurs, le premier responsable du secteur dira que ce n'est que lorsque les concernés s'organiseront que l'Etat pourra étudier les moyens de leur venir en aide.M. Khanafou a enfin déclaré que la priorité des priorités du secteur est de connaître d'abord la ressource algérienne en pêche maritime à même de projeter les investissements à l'avenir.A l'ouverture des travaux de ces assises, qui se poursuivront aujourd'hui, un bilan plutôt positif a été dressé par les responsables à charge de ce secteur. L'objectif à travers cette rencontre est d'exposer la vision de développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture à l'horizon 2025 avec une première étape 2010-2014. Il s'agira de recueillir les avis et les suggestions des différents acteurs intervenant dans la mise en place et la concrétisation de cette politique de développement.