Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a réuni hier les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC) au siège de son département ministériel où il leur a donné un certain nombre d'orientations en prévision de l'achèvement du programme quinquennal 2005-2009 lancé par le président de la République. Dans son discours d'ouverture des travaux, il a rappelé que 300 milliards de dinars ont été engagés par l'Etat ces trois dernières années pour améliorer le cadre urbain. «Une enveloppe conséquente qui n'a jamais été allouée auparavant.» L'amélioration du cadre urbain est une tâche qui revient aux directeurs de l'urbanisme et de la construction qui doivent, souligne-t-il, veiller à la qualité de la réalisation. M. Moussa n'a pas omis de relever que ses nombreuses visites sur le terrain à travers le territoire national lui ont permis de constater que ce programme de réhabilitation «a donné une nouvelle et meilleure image pour les cités, quartiers et villages où il a été mis en œuvre». Vu l'importance de ce programme qu'il «est nécessaire de réaliser dans les délais et dans les normes», le ministre a donné des directives. Selon lui, les interventions doivent être faites suivant les priorités, en établissant une étude de diagnostic préalable des réseaux à réaliser et en choisissant des bureaux d'études et des entreprises de réalisation performants, le tout en consultation étroite avec les secteurs des ressources en eau, des travaux publics, des domaines, de l'énergie… Dans ses orientations, M. Moussa a insisté sur la poursuite l'opération de révision des PDAU (plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme), qui a pour objectif majeur la mobilisation du foncier urbanisable à long terme. Cette révision doit prendre en compte le déficit constaté dans les PDAU actuellement en vigueur et qui sont dépassés par le temps. D'autres orientations ont été émises concernant les plans d'occupation du sol (POS), l'architecture, les études géotechniques, ainsi que le contrôle et le respect des règles urbanistiques. A propos de ce dernier point, le premier responsable du secteur dira que l'usage du sol est du ressort de la collectivité nationale, et nous avons des instruments d'urbanisme à respecter. «On peut avoir le terrain mais pas le droit de faire ce qu'on veut. On construit ce que veut la collectivité nationale, et c'est là un principe universel», explique-t-il. Pour ce qui est des bâtisses non achevées dont la loi sera incessamment votée au Parlement, il dira : «Cette loi a une durée de validité de 5 ans, ce qui représente assez de temps pour que les citoyens concernés régularisent leur situation.» Ce dernier a demandé aux DUC d'exposer avec clarté les problèmes rencontrés sur le terrain afin d'essayer de les résoudre, car, souligne-t-il «l'année 2008 est une année charnière pour le programme de logements, dont 544 000 unités sont en cours de réalisation». «On n'a plus le droit de reporter ces problèmes, et notre devoir est de vous accompagner et de vous aider à les solutionner afin d'atteindre le programme du million de logements, dans le respect des délais et de la qualité de construction», a-t-il ajouté. En marge des travaux, le ministre a répondu à un certain nombre de questions des journalistes. Selon lui, 90% des sinistrés de Boumerdès ont été relogés dans des logements neufs. Pour ce qui est de la sous-location des logements, le représentant du gouvernement dira que c'est un phénomène marginal qui ne représente pas une grande proportion. B. A. 20 000 constructions illicites chaque année Le directeur de l'architecture et de l'urbanisme, M. Naït Saada Makhlouf, a présenté hier le bilan du secteur dont il a la charge, à l'occasion de la réunion d'évaluation ayant regroupé les directeurs de l'urbanisme et de la construction. Selon lui, même si les constructions sans autorisation sont automatiquement détruites il n'en demeure pas moins que leur nombre reste à la hausse et gravite autour des 20 000 annuellement. Les opérations de destruction ne représentent que 2 000 à 3 000 par année, soit un dixième seulement du nombre global. «En dépit du dispositif coercitif mis en place depuis 2004, beaucoup de constructions sans permis continuent à être érigées», souligne-t-il. «Nous sommes en train de réaliser un travail pour déterminer les causes de cette situation afin de les prévenir.» Il a également fait savoir que 2 000 à 2 300 constructions non conformes sont relevées chaque année, c'est-à-dire celles ou des transformations sont introduites au niveau des étages et des ouvertures. Et d'expliquer que «les saisines de la justice interviennent de façon assez parcimonieuse, et souvent en retard, ce qui n'est pas pour dissuader les contrevenants». Pour ce qui est des instruments d'urbanisme, l'intervenant fera savoir que le nombre des PDAU de communes inscrits pour la révision est de 907, dont 221 sont achevés, 94 achevés et approuvés, 561 en cours d'étude et 125 ne sont pas encore lancés. Les indices des prix des matériaux de construction publiés Interpellé en marge de la réunion avec les DUC sur de la flambée des prix des matériaux de construction et les contrats fermes non révisables contractés par les promoteurs, le ministre fera savoir que «ce problème est posé sur la table et qu'il sera solutionné». Et d'ajouter que les indices des prix de ces matériaux viennent d'être publiés, du moins pour ceux du 3ème trimestre de 2007. Ceux du dernier trimestre de l'année dernière le seront d'ici à la fin du mois de mai. Il faut savoir que ces indices des prix permettent l'actualisation des coûts contractuels des projets de réalisation de l'habitat. B. A.