Pour empêcher à l'avenir les constructions illicites et les habitations non conformes aux normes de l'urbanisme, il est institué un corps de contrôle qui se chargera de veiller à l'application rigoureuse des règles urbanistiques. Cette démarche est inscrite dans le cadre de la nouvelle loi sur le parachèvement des bâtisses adoptée dernièrement par les deux Chambres parlementaires, publiée au Journal officiel et dont les textes d'application seront achevés prochainement. Il s'agit, en fait, de renforcer le contrôle par le biais d'agents habilités à ce genre de mission, le but étant de mettre un terme aux dépassements en tout genre qui peuvent être enregistrés et surtout veiller au parachèvement des constructions. Le ministre de l'Habitat qui a évoqué cet aspect du renforcement du contrôle a reconnu qu'il y a quelque peu un laisser-aller dans ce domaine à cause du manque de contrôleurs à même de couvrir l'ensemble du territoire national. La vulgarisation de cette nouvelle loi 08-15 du 20 juillet 2008 se fera au niveau des regroupements régionaux qui vont être organisés dans les prochains jours à travers le pays. C'était à l'occasion de la réunion, hier, des directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC) au siège de son département ministériel que Noureddine Moussa a indiqué que la loi de finances 2009 fera obligation de livrer les cités entièrement achevées et avec les équipements nécessaires pour une vie décente. Interrogé sur les prix des logements socio-participatifs (LSP) que certains promoteurs appliquent et qui dépassent les 2 500 000 DA fixés par l'Etat pour ce qui est des grandes villes et à 2 000 000 DA pour les autres régions, Moussa dira que son département a eu écho de cela et qu'il sanctionnera quiconque prendra l'initiative d'augmenter les prix. «Je mets en garde ceux qui se hasarderont à appliquer des prix exorbitants», menace le ministre qui dira au cours de la réunion : «Nous sommes là pour veiller aux intérêts des citoyens.» Et d'ajouter : «Le climat entre l'administration et le citoyen doit être sain et empreint de confiance.» Aussi, des orientations ont été données pour alléger les procédures et remettre au citoyen son permis de construire et le certificat de l'urbanisme dans les délais requis. «Même si la réponse de l'administration doit être négative, il faut informer quand même.» Pour cela, le premier responsable du secteur appelle les directeurs de l'urbanisme à mettre en place des passerelles de communication entre eux et les citoyens. Par ailleurs, le ministre a aussi instruit les DUC de «veiller à l'aspect utilité publique de l'esthétique urbaine consacré par la nouvelle loi sur le parachèvement des constructions ». A ce propos, et plus exactement concernant les paraboles, le ministre a déclaré qu'il faut trouver une solution définitive à ce problème. «Nous sommes en train de travailler au niveau central pour régler définitivement cette histoire.» Le respect de l'architecture et des spécificités dans chaque région, les cahiers des charges qui doivent être élaborés et validés par la DUC ce qui fera gagner beaucoup de temps, l'identification des terrains non constructibles et en faire des espaces verts pour bloquer l'urbanisation anarchique et leur occupation illicite sont autant d'orientations adressées par Noureddine Moussa aux DUC. Un autre point important soulevé par Moussa a trait à la flambée des cours des matériaux de construction, ce qui lui fera dire que «la conception des projets est déterminante quant aux prix de réalisation». Le ministre a informé les DUC qu'une enveloppe de 328 milliards de dinars avait été mobilisée durant ces trois dernières années pour l'amélioration et la viabilisation des voiries et réseaux divers (VRD) à travers plus de 12 000 cités regroupant 3,2 millions logements et abritant plus de 20 millions de personnes. Ces opérations d'aménagement sont devenues nécessaires «pour mettre un terme au phénomène de l'urbanisation anarchique qui a déformé le tissu urbain des grandes villes algériennes», a soutenu le ministre. B. A.