En réponse aux questions des députés sur la politique du taux de change, la crise de liquidités au niveau des banques, l'ouverture des bureaux de change et sur la gestion des réserves de changes, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) Mohamed Laksaci a tenté d'expliquer les défaillances évoquées.Concernant le taux effectif de change, il a expliqué que ce dernier est stable depuis 2003. «La politique de la Banque d'Algérie vise à garder le taux de change effectif à un niveau stable», dira le premier responsable de la Banque d'Algérie. Et d'expliquer que ce taux a augmenté de 1,6% en 2008 pour baisser de 2% en 2009 et augmenter de nouveau de 4,5% durant le premier semestre de l'année en cours. Et ce, en raison de la forte appréciation de l'euro par rapport au dollar. Il rappellera dans le même sillage que le taux de change effectif dépend de plusieurs facteurs, notamment de la différence d'inflation entre l'Algérie et ses partenaires : «La stabilité du taux de change effectif est un indicateur de la solidité de la position financière du pays à l'extérieur.» A propos des réserves de changes, il notera que «c'est une garantie contre les chocs financiers», et ce, tout en rappelant qu'à l'échelle planétaire, le montant des réserves de changes est passé de 1,9 trillion de dollars en 1999 à 8,7 trillons en 2009. Il précisera également que l'investissement des réserves de changes a rapporté au pays 4 459 millions de dollars en 2009 avec un rendement de 3,1%. Au sujet du problème de liquidités, il expliquera que la production de la monnaie fiduciaire n'a cessé d'augmenter ces dernières années. A septembre 2010, la monnaie en circulation a atteint 237 milliards de dinars, alors que la production des billets de 1 000 dinars a augmenté de 87% en 2009, contre 4,2% pour les billets de 500 dinars et 7,9% pour les billets de 200 dinars. M. Laksaci soulignera, au sujet des billets de 200 DA usés, qu'ils sont progressivement remplacés par les nouvelles coupures (celles de 1992) pour retirer définitivement les coupures de 1983. Il reconnaîtra toutefois que la crise survenue ces derniers mois est due au déséquilibre entre l'offre et la demande et à la persistance de l'informel. «C'est une réalité, le marché parallèle influe sur la demande», a-t-il expliqué avant de préciser que les sorties successives d'argent depuis l'été (aux différentes occasions) n'ont fait qu'augmenter la demande.Pour les bureaux de change, le premier responsable de la Banque d'Algérie dira que la loi permet leur ouverture depuis 1996. Cependant, l'expérience a échoué et aujourd'hui, la tendance, selon M. Laksaci, est à leur réduction pour lutter contre le blanchiment d'argent. Enfin, M. Laksaci niera la contradiction des chiffres, qu'il a donnés hier, avec ceux du ministère des Finances. «Je n'ai pas inventé ces chiffres. Le taux de croissance hors hydrocarbures est bel et bien de 9,3% en 2009», conclura-t-il. S. I.