Photo : Riad Par Faouzia Ababsa C'est avec l'intervention des chefs de groupes parlementaires hier après-midi que les débats sur la déclaration de politique générale présentée la semaine dernière par le Premier ministre ont pris fin. Les députés sont revenus sur la manne financière dégagée par l'Etat pour le plan quinquennal et n'ont pas caché leurs craintes que cette volumineuse enveloppe n'attise et n'aiguise les appétits en recourant bien sûr à la corruption et à la violation des lois dans l'octroi du marché. Abdelkader Cherrar a indiqué que notre économie n'est pas suffisamment protégée, d'où la nécessité du renforcement de notre arsenal juridique en la matière. Il a également demandé à ce que le gouvernement interdise la rétrocession des biens nationalisés appartenant aux Français qui les revendiquent aujourd'hui et cela à travers un texte de loi et non pas un décret qui, lui, n'est pas opposable à l'international. Enfin, le même intervenant a demandé, à travers le Premier ministre, au président de la République de prononcer une mesure de grâce en faveur de Ali Gharbi, patriote condamné à mort pour le meurtre d'un repenti. «Cela dans le cadre de la réconciliation nationale et à l'occasion du 1er Novembre». Le député FLN a été fortement applaudi par ses pairs du RND qui font de la défense des intérêts des patriotes un de leurs chevaux de bataille. D'autres députés, à l'instar de ceux du RCD n'ont pas mis de gants pour s'attaquer à la politique menée par le gouvernement en prenant souvent comme exemple la corruption qui s'est érigée, selon eux, en système dans notre pays. Mais le coup de gueule est venu du député indépendant Ali Brahimi qui a initié avec 25 de ses collègues une demande pour la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur la corruption. Laquelle a été refusée par le bureau de l'APN. Il s'en est vivement pris au président de la Chambre basse du Parlement, mais aussi à certains de ses pairs qui se sont tu sur «cette violation de la constitution». S'adressant aux journalistes se trouvant dans les coulisses de l'Assemblée, M. Brahimi n'a pas caché sa colère, surtout que Ziari lui a dit que le refus venait des services juridiques de l'APN, alors qu'il détient, lui, une correspondance signée par le président de la troisième institution du pays justifiant le refus par des articles de la constitution. Cela étant la salle des pas perdus de l'APN n'a pas désempli de députés et autres ministres las des débats et qui se sont joints aux journalistes en quête de la moindre information. Des discussions sur la crise qui secoue le FLN (M. Khaldi a été très prolixe en la matière) aux problèmes de transport et des exigences formulées par la commission européenne concernant la supposée absence de sécurité de la flotte aérienne algérienne, les débats «parallèles» étaient très intéressants et instructifs. Cela en attendant les réponses que devra apporter jeudi en milieu d'après-midi le Premier ministre aux différentes critiques et questionnements des députés, avec en prime certainement le cas Djezzy.