Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab Le Salon international du livre d'Alger (SILA), dans sa 15ème édition, sera inauguré ce matin par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Et si l'ouverture du SILA, prévue initialement demain, a été avancée, c'est certainement pour permettre au chef de l'Etat, qui a un programme chargé, d'inaugurer ce rendez-vous littéraire dont il a maintes fois souligné l'importance, en tant que vitrine du livre, à la promotion duquel il a toujours appelé. De plus, au-delà du cérémonial protocolaire, la présence de M. Bouteflika à l'ouverture du SILA a une portée politique et symbolique indéniable. C'est d'abord une réponse à tous les détracteurs de la manifestation et, ensuite, une réaffirmation de son soutien et son encouragement à tous les efforts qui iraient dans le sens de la socialisation du livre et la promotion de la lecture publique.Evidemment, l'appui du Président devrait avoir son pendant en termes d'objectifs et, aussi, de réalisations. Le ministère de la Culture a ainsi la responsabilité de faire du Salon international du livre d'Alger, qu'il a institutionnalisé, un véritable rendez-vous culturel, tant par la qualité des exposants que celle du produit que ces derniers proposeront aux visiteurs du SILA. Le bilinguisme du salon, un atout majeur, doit être capitalisé et exploité de manière optimale. Il ne s'agira pas de répondre seulement aux attentes des deux lectorats, mais, surtout, de les satisfaire dans toutes leurs diversités. Le SILA doit élargir ses horizons pour devenir une fenêtre grande ouverte sur la littérature universelle, au lieu d'être cette lucarne donnant uniquement à voir, principalement, la production de quelques maisons d'édition françaises et arabes, qui travaillent, évidemment, à la promotion de leurs littératures, cultures et pensées. Le challenge qui se pose non plus aux seuls organisateurs du SILA, mais à tous les professionnels du livre algériens, est donc la diversification. Dès lors se pose la problématique de la traduction qui permettra de faire connaître des œuvres de la littérature africaine, sud-américaine, anglaise, allemande, russe… Or, pour qu'un éditeur pense à traduire une œuvre, il faut d'abord qu'il soit sûr de vendre le livre. Et là surgit le problème du marché du livre et du lectorat. Aucune maison d'édition algérienne ne prendra le risque – elle ne peut se le permettre - de publier un livre si elle n'a pas la certitude qu'elle en écoulera suffisamment pour amortir ses frais. C'est d'ailleurs ce qui pousse nos éditeurs à proposer à tous les nouveaux talents de publier leurs œuvres à compte d'auteur. Ainsi, le grand défi sera la constitution d'un lectorat. Ce défi ne peut être relevé que par la politique de l'éducation qui doit redonner à la lecture la place qu'elle doit avoir au sein des programmes scolaires. Quant au prix du livre, on oserait dire qu'il ne constitue pas un écueil insurmontable. Quand on veut lire, on peut toujours trouver un livre à se mettre sous la dent. H. G.