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La junte organisera dimanche prochain le référendum pour la nouvelle Constitution à deux mois de la présidentielle qui doit mettre fin à la transition militaire au Niger
C'est dimanche prochain que se tiendra le référendum populaire pour l'adoption du texte de la nouvelle Constitution au Niger, confectionné par la junte au pouvoir depuis le 18 février 2010, après le coup d'Etat qui a reversé l'ancien président Mamadou Tandja. Ce scrutin intervient à deux mois de la tenue de la présidentielle, prévue le 3 janvier 2011. L'élection présidentielle doit mettre fin à la transition militaire en cours au Niger depuis l'éviction de M. Tandja qui voulait prolonger début 2009 son deuxième quinquennat de trois ans. Celui-ci avait modifié la Constitution afin de briguer un troisième mandat que la première loi du pays interdisait. Le 4 juillet 2009, l'ancien président a convoqué un référendum pour prolonger son mandat jusqu'en 2012, en dépit des dénonciations de l'opposition et des avertissements qui ont émané de la part de nombreuses organisations politiques régionales et internationales. Au lendemain de sa prise de pouvoir, le chef de la junte, Salou Djibo, a signé une ordonnance dans laquelle il avait promis des «élections libres et démocratiques», prenant la précaution d'interdire aux membres du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte militaire) et ceux du gouvernement de transition d'y prendre part. Le référendum de dimanche ne semble toutefois pas emballer les quelque 6 millions d'électeurs potentiels que compte le pays. En dehors des partisans du président déchu, mis en quarantaine depuis l'arrivée de la junte militaire au pouvoir, la majorité des Nigériens, «la classe politique notamment, ne se préoccupent pas trop de ce référendum sans doute parce qu'il est sans enjeux majeurs. Ils sont plutôt pressés de tourner la page de cette période militaire», note Boulkindi Couldiat, du quotidien local Le Pays. Les Nigériens sont en fait impatients d'avoir un nouveau président pour sortir de la crise politique qui paralyse depuis deux ans ce pays du Sahel riche en uranium. Au début d'octobre, quatre officiers supérieurs de l'armée, accusés de fomenter un putsch contre le gouvernement de transition, ont été arrêtés par la junte. Parmi les officiers arrêtés figure le colonel Abdoulaye Badié, ex-numéro 2 de la junte, et le lieutenant-colonel Abdou Sidikou, de la Garde nationale. Amadou Diallo, ancien ministre de l'Equipement, et le lieutenant-colonel Aboubacar Sanda, membres du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), sont eux aussi arrêtés. Selon le porte-parole de la junte, les quatre officiers supérieurs mis en cause sont opposés au référendum constitutionnel de dimanche. L. M.