Une délégation de la junte au pouvoir depuis le 18 février au Niger, conduite par l'un de ses hommes forts, Abdoulkarim Goukoye, était en visite hier à Paris et devait être reçue au ministère des Affaires étrangères, ont indiqué des sources diplomatiques. « Des responsables du Quai d'Orsay rencontreront cette délégation », a seulement indiqué le porte-parole du ministère, Bernard Valero, en réponse à une question sur ce premier déplacement en France de responsables de la junte qui a déposé le président Mamadou Tandja. Selon des diplomates, cette délégation se trouvait à Paris pour une réunion de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui devait discuter de la situation créée par le coup d'Etat au Niger. Cette réunion était en cours, hier, en début d'après-midi. La France avait condamné la prise du pouvoir par les militaires « par des voies non constitutionnelles » au Niger. Mais elle avait fait savoir également qu'elle espérait la tenue d'élections dans les prochains mois. « Ce n'est pas la première fois que l'armée intervient au Niger pour permettre l'organisation d'élections libres. Je vous rappelle que Mamadou Tandja, qui est militaire, est lui-même arrivé au pouvoir dans un contexte similaire il y a un peu plus de dix ans », avait ainsi déclaré le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet. Le chef de la junte, Salou Djibo, a assuré dimanche à Niamey qu'aucun de ses membres ne se présenterait à une prochaine élection présidentielle, dont la date n'a pas été déterminée. Une délégation de la junte nigérienne a déjà effectué une tournée en Afrique de l'Ouest.