Les derniers rapports du Fonds monétaire international (FMI) sur la situation économico-financière du pays, élaborés par les experts de cette institution mondiale, ont plusieurs dominateurs communs : l'Algérie, est, de prime abord, l'un des rares pays qui continuent d'enregistrer une bonne performance économique «en ligne avec l'évolution de ces dernières années». Celles-ci sont caractérisées par la bonne tenue de la croissance hors hydrocarbures, la maîtrise du taux d'inflation et la réduction du chômage qui reste cependant élevé, particulièrement chez les jeunes, selon la même source. Les différentes notes du FMI, dont le premier responsable sera aujourd'hui à Alger, confirment également la bonne santé financière de l'économie nationale, grâce notamment à des politiques financières prudentes, des réserves extérieures et une épargne budgétaire confortables. En chiffres, dans les trois derniers rapports du FMI, il a été mis en exergue la tendance baissière du taux de l'inflation. En effet, l'une des sœurs jumelles des institutions de Brettons Woods indique que ce taux devra s'établir à 5,5% en 2010 et à 5,2% en 2011, contre 5,7% en 2009. Au chapitre des ecommandations, les derniers rapports de l'institution que dirige DSK soutiennent tous que la position budgétaire a été fortement affectée par la chute des recettes des hydrocarbures, notamment en 2009, après une envolée jamais égalée des prix de l'or noir, tandis que le niveau des dépenses demeure élevé. A ce propos, le récent rapport, rendu public le mois d'octobre dernier, indique que le solde budgétaire du pays devrait être négatif avec -9,9% du PIB en 2010, avant de diminuer légèrement à-8,4% en 2011 (contre -6,7% en 2009). Autrement dit, «l'Algérie enregistrera cette année son premier déficit budgétaire de la décennie». Cette conclusion est semblable à celle faite, il y a quelques jours, par le Premier ministre lors de son passage à l'APN, pour la présentation de la politique générale du gouvernement. Ahmed Ouyahia, faisant savoir que le gouvernement prévoit un important déficit budgétaire à la fin de l'exercice 2010, a précisé que cette situation est expliquée par les dépenses liées au nouveau programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014), à la hausse des salaires des agents de l'Etat et au recrutement dans la fonction publique. Cela est également lié aux transferts sociaux qui ont dépassé les 1 200 milliards de dinars en 2009. «Une année qui s'est achevée par un déficit budgétaire sensible, le premier de la décennie», a indiqué la même source, ajoutant que le Fonds de régulation des recettes des hydrocarbures sera sollicité pour alléger le déficit. Face à cet état de fait, le FMI, dans ses diverses notes, a préconisé «la maîtrise et le ciblage des dépenses». «Après une phase d'accumulation de ressources dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) au cours des dernières années, il est maintenant justifié d'utiliser ces ressources pour financer le PIP qui dynamise le secteur hors hydrocarbures et préserve ainsi l'emploi, et dont le volet infrastructures contribuera potentiellement à améliorer à moyen ou long terme la capacité productive de l'économie algérienne», selon le FMI. S. B.