Le problème des 4 000 souscripteurs au programme AADL 2001, lésés dans leur droit au logement, pourrait enfin trouver sa solution. De la façon la plus inattendue. En effet, un citoyen de Draria, simple salarié, se montre disponible à rétrocéder une concession agricole de 14 ha pour la construction de logements au profit de ces personnes livrées à elles-mêmes. Un miracle ! «Je ne l'ai pas cru quand il m'a annoncé la nouvelle. Je me suis dit que c'est juste un rêve et qu'une fois réveillé, je ne trouverais ni cet homme ni son assiette de terrain…» raconte avec satisfaction et rires le porte-parole de l'Association des 4 000 souscripteurs, Ayachi Akil. C'était lors d'une réunion qui a regroupé un grand nombre de personnes, hier au siège du FFS à Alger, venues sans doute vérifier d'elles-mêmes la véracité de cette information qui circulait depuis quinze jours. L'information est vraie, l'homme l'a confirmée lui-même en venant en personne l'annoncer aux concernés. C'est un bien de l'Etat que l'homme en question veut remettre à l'Etat mais pas dans n'importe quelles conditions. «L'Etat a confié cette terre à mon père et nous voulons tous les deux la lui rendre mais à condition qu'elle serve l'utilité publique. Nous avons tous les deux souffert à cause de ce lot de terrain parce que beaucoup de gens voulaient nous le prendre pour leur propre intérêt. Certains nous ont proposé de le leur vendre à coups de milliards mais nous avons refusé. Nous ne pouvons pas vendre quelque chose qui ne nous appartient pas. Des responsables de l'APC de Draria et d'autres de la wilaya d'Alger ont fait pression sur nous pour que nous le cédions mais nous avons encore refusé. Nous avons même été menacés durant la période du terrorisme mais nous n'avons pas cédé aux menaces… Maintenant que l'occasion se présente pour nous de remettre ce bien à l'Etat de sorte qu'il serve l'intérêt général, nous sommes prêts à le céder. A condition toutefois que cela soit fait dans la légalité. Mon père veut s'assurer que cette terre profitera aux simples citoyens, non aux affairistes et aux spéculateurs», a affirmé, calme et serein, le «donateur» inespéré. Pour que les choses soient faites selon la volonté du père, le fils souhaite que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, donne lui-même son accord pour le projet. «Nous avons demandé audience au président Bouteflika. Nous allons lui remettre un dossier complet, avec les cartes d'adhésion de tous les membres de l'association [les postulants]… Nous sommes en bonne voie», rassure le représentant de l'association, Ayachi Akil, s'adressant à une foule nombreuse.«Il n'y a que le président de la République qui peut résoudre ce problème», lance-t-il. Un double problème : celui des souscripteurs sans logement et celui de la terre qui risque d'être accaparée par la mafia du foncier.Ainsi, après dix ans de lutte et de résistance face à une autorité qui persistait dans son refus de reconnaître les doléances des souscripteurs, ces derniers ont réussi à faire aboutir leur revendication. Du moins, ils sont près de l'objectif. Et ce, grâce à leur organisation et leur détermination. Pourvu que d'autres personnes et d'autres forces n'interviennent pas pour tout mettre en échec, s'inquiètent des souscripteurs. K. M.