De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les collectivités locales peinent à faciliter un tant soit peu le quotidien de leur population. La bureaucratie, ce vilain défaut incrusté au profond de l'Administration, ajoute chaque jour son lot de tracasseries. Il est cependant rare de voir un édile assister in live à ce qui se passe quotidiennement au niveau des guichets. On entérine l'option d'un quelconque édit, à titre d'exemple sans s'en assurer du suivi ou d'établir un constat pour améliorer les prestations du moins progressivement. Ce qui laisse perplexes les citoyens. La wilaya de Constantine ne fait pas exception à cette règle. La bureaucratie continue de malmener les citoyens. Cette fin de vacances anticipée en raison du mois sacré de Ramadhan leur aura donné des vertiges. Anarchie dans les transports, dans les marchés, dans les parkings improvisés, dans les postes… La population suffoque chaque jour devant ces scènes récurrentes en l'absence d'une organisation assortie de décisions fermes pour améliorer, voire faciliter les courses aux habitants. Le calvaire des Constantinois débute tôt avec l'ouverture des bureaux de l'Administration. Le fameux S12 délivré sur rendez-vous et les timbres, qui se cherchent uniquement dans certains kiosques, malmènent les citoyens. «C'est une mascarade. Pour retirer mon casier judiciaire je dois courir pour trouver le timbre… C'est aberrant. Alors que les responsables se disent prêts à casser la chaîne de la bureaucratie, voilà qu'on revient à la case départ», martèle un jeune homme muni de son dossier et prenant place dans une longue file d'attente près des services concernés. La galère ne s'arrête pas là. Un tour au niveau des guichets de la poste de Coudiat (Alcatel) ou celle du centre-ville illustre l'autre facette de la bureaucratie et la lenteur au niveau des prestataires de services et même les tickets ordonnés n'ont pu fluidifier les longues files. Un seul employé pour tout faire, c'est de la folie ! «C'est certes la période des congés, mais il ne faut pas pénaliser la clientèle qui paye rubis sur l'ongle», s'indigne un sexagénaire. Et l'on passera sur les attitudes de quelques guichetiers indélicats qui obligent les clients à ramener de la monnaie pour s'acquitter de leurs factures sous peine de subir des remarques acerbes. A ce titre, un cas éloquent s'est produit dernièrement au niveau de la poste Alcatel qui a valu une explication entre le chef de service et la préposée aux guichets. Ce sont des détails superficiels mais qui ajoutent un ennui supplémentaire aux citoyens déjà stressés par le désordre et la dégradation du niveau de vie.Combien de fois n'a-t-on pas assisté à une scène de violence aux abords d'un quai, d'une placette, d'une ruelle ? L'absence de parkings à Constantine, notamment au chef-lieu, contraint les automobilistes à débourser à chaque tournant entre 20 et 50 DA et ce, sans que les pouvoirs publics daignent interpeller les fauteurs de troubles en ces lieux. Indélicats et menaçants parfois, les pseudo- gardiens profèrent des insultes aux automobilistes qui font fi de leurs espaces improvisés. Il avait été dit que les services concernés assainiraient cette situation qui affecte le panorama des artères, en vain. A chaque fois, le mot chômage est lâché pour apaiser les esprits. Ainsi, si l'on exceptait le stationnement à Coudiat ou à Saint-Jean, soit deux aires louées par la municipalité qui ne gère pas cependant les prix appliqués, les voitures cherchent désespérément une place. La livraison du parking à étages, prévue en juillet dernier, est à nouveau retardée. Il sera réceptionné en septembre prochain, selon les responsables locaux. Toutefois, une légère inspection des lieux fera ressortir une durée beaucoup plus longue. L'entrée principale n'est pas encore aménagée et c'est le cas des 16 locaux à usage commercial. A vrai dire, le chantier tourne en veilleuse… ce qui laisse plus d'un s'interroger sur cette œuvre qui ne veut pas s'achever en dépit de la mise en place de tout le pactole financier et l'aide de la wilaya. Sur un autre plan, d'après quelques spécialistes, l'ouverture du parking à étages ne résoudra pas définitivement le problème de stationnement à Constantine. Jouxtant la rue qui mène à la gare ferroviaire et à Skikda, donc assez dense en trafic notamment des poids lourds, l'entrée du parking verrait un bouchon naître conséquemment aux entrées et sorties des véhicules. Autrement dit, expliquent nos sources, il faudrait revoir la fluidité et l'efficacité de cette aire de stationnement une fois le tronçon de l'autoroute Est-Ouest du côté de Kaf Lakhel achevé car les camions seront interdits d'entrée en ville. On n'en est pas encore à cette étape, car le mois de septembre est déjà à nos portes et le chantier du parking entasse encore des outils de travail. Il est à souligner que le transport demeure le talon d'Achille de cette wilaya. Celle-ci, ouverte à plusieurs chantiers, a contraint les responsables du secteur de créer des déviations pour faciliter le passage. Les autorités ont averti et même préconisé aux citoyens la patience car «le prix de la modernisation se paye», dixit le wali. Mais cette prévision mise en branle n'a pas apporté l'effet escompté. Les horaires de pointe viennent rendre cette organisation tel un coup d'épée dans l'eau. Il faut revoir la copie relative non seulement à la circulation, mais aux stations de taxis et de bus mis à la disposition de la population, en attendant la pose de la première rame du tramway.