Le président du Front national algérien (FNA) n'a pas attendu les débats sur le projet de code communal pour exprimer la position de son parti. Il s'est dit catégoriquement opposé au texte élaboré par le département de l'Intérieur et déposé sur le bureau de l'Assemblée il y a quelques semaines. Hier, sur les ondes de la Chaîne 3, il a estimé que le projet de loi ôtera toutes les prérogatives aux maires au profit de l'administration. «Ce n'est pas l'administrateur qui est le porte-parole du peuple, mais celui qui a été élu», a-t-il précisé. En ce qui concerne le terrorisme en Algérie, il a indiqué que la décennie rouge est une conséquence de la mauvaise gestion de la transition : «Les violences ont éclaté après l'ouverture du pays au multipartisme et l'arrêt du processus électoral.» A la question de savoir ce qu'il pensait des déclarations des étrangers à propos de la gestion par l'Algérie de la question sécuritaire, Moussa Touati a indiqué qu'il n'attendait pas les positions des autres pour s'exprimer, ce qui l'intéresse, c'est ce qui se passe dans son pays. Le président du FNA est revenu sur les problèmes des jeunes et les harraga dont il dit qu'ils n'aiment pas leur pays parce que les «responsables algériens les dégoûtent». Dans un français à peine intelligible, il a défendu avec insistance les valeurs de Novembre dont il se réclame sans cesse. Selon lui, c'est parce que les responsables du pays s'en sont éloignés que l'Algérie s'est engouffrée dans des problèmes inextricables. Sur le Sahara occidental, Moussa Touati a fustigé la position de la France qui a utilisé son veto à la demande d'une mission d'information de l'ONU sur les massacres perpétrés par l'armée marocaine dans les territoires occupés. Néanmoins, il a estimé ne pas s'étonner du comportement de l'Hexagone en ce sens qu'il ne faisait que défendre ses intérêts. Abordant la vie de son parti, créé il y a une douzaine d'années, le président du FNA est revenu sur les remous qui l'ont secoué et le «ménage» qu'il a entrepris pour assainir ses rangs. Il expliquera qu'un élu est porteur du programme du parti, il en est donc le porte-parole et il n'avait pas à dévier de la ligne politique dès lors qu'il doit son «ascension» à sa formation politique. F. A.