Des jeunes en colère ont barricadé hier dans la matinée les alentours du marché de la cité populaire Diar El Afia, à Kouba. Réagissaient à la destruction par les services de la commune de trois baraques abritant des commerces informels, ils ont déclenché une émeute qui a nécessité le déploiement d'un grand cordon de sécurité. La petite émeute a été émaillée de jets de pierres et d'insultes. Des jeunes casseurs encagoulés se sont même attaqués à des commerces qu'ils ont détruits.Contraintes d'intervenir, les forces de sécurité ont toutefois fait preuve de beaucoup de patience pour réussir à gérer l'explosion de violence et à disperser les manifestants sans trop de dégâts. Les policiers seront d'ailleurs aidés par des citoyens qui appelleront les jeunes à la raison. La foule finit par se disperser en petits groupes, éparpillés dans les environs immédiats du marché, les yeux braqués, avec une grande consternation, sur les restes des baraques en roseaux, tôles et cartons qui leurs servaient hier encore d'étals. Il faut rappeler que l'Etat a décidé d'éradiquer tous les marchés et parking informels. L'opération a commencé depuis quelques semaines déjà et à chaque intervention des services des communes dans un de ces lieux illicites, une émeute a éclaté nécessitant l'intervention de la force publique. Malgré ces obstacles, l'opération d'éradication se poursuit. A préciser que les autorités ont décidé de remplacer ces commerces informels par plusieurs marchés de proximité. Mais souvent, les vendeurs informels refusent de rejoindre ces marchés, car ils seront obligés de se déclarer à la Sécurité sociale et de payer les impôts, ce qui, évidemment, ne les arrange guère.M. Souakri, sous-directeur chargé de l'organisation au niveau de la direction du commerce, avait déjà déclaré, rappelons-le, que «onze marchés couverts sont complètement achevés, sept sont en cours de réalisation. Nous avons prévu également le lancement de cinq autres au cours de cette année». R. I.