Photo : S. Zoheïr Par Mekioussa Chekir Les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie dans le domaine de la lutte antiterroriste sont «absolument essentielles», a déclaré récemment le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, lors d'une conférence de presse organisée par le département d'Etat à Washington. Pour autant, dira-t-il, les Etats-Unis souhaitent développer ce partenariat tout en saluant le travail effectué par les responsables algériens du contre-terrorisme et les forces de sécurité. Cette déclaration s'inscrit dans la continuité des positions exprimées jusque-là par les différents responsables américains sur le rôle prépondérant de l'Algérie dans la bataille internationale livrée à El Qaïda. Avec le consensus des deux pays sur le principe de non-paiement des rançons en contrepartie de la libération des otages, la coopération dans ce domaine ne pourrait que se raffermir dans l'objectif d'une meilleure concertation contre la menace commune que représente la nébuleuse terroriste pour l'ensemble de la communauté internationale. Cela même si les deux pays sont conscients de la difficulté de ce choix dans la mesure où cela suppose que des vies humaines soient sacrifiées mais qu'à long terme, c'est une démarche stratégique qui ne manquera pas de faire valoir son efficacité. «Le non-paiement de rançons a des coûts réels sur le plan des pertes humaines. Les terroristes peuvent tuer des otages, mais, au fil du temps, s'ils voient que les pays ne paient pas de rançons, la fréquence des enlèvements de leurs ressortissants diminuera», avait expliqué le responsable américain lors de la même circonstance. Ce dernier plaidera, à ce propos, pour que d'autres pays suivent l'exemple algérien en matière de non-paiement des rançons. L'apport de notre pays est, par ailleurs, reconnu dans l'échange des informations sécuritaires s'agissant, plus particulièrement, de traquer les activistes d'El Qaïda dans la région du Sahel, devenue l'un des fiefs privilégiés des disciples de Ben Laden en raison de multiples considérations. Les deux pays sont d'ailleurs liés par un accord juridique qui organise la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte antiterroriste, mais aussi de la criminalité sous toutes ses formes. Il faut signaler néanmoins que cette «entente» a connu des frictions lorsque les Etats-Unis ont décidé de mettre l'Algérie sur leur fameuse «liste noire» des pays à fort potentiel terroriste. Laquelle liste, rappelons-le, visait à une sécurité optimale des enceintes aéroportuaires américaines. Une décision qui ne pouvait s'accommoder de l'ambition américaine d'entretenir un partenariat d'égal à égal avec notre pays dans le domaine de la lutte antiterroriste. Aussi les autorités algériennes, qui ont vivement contesté la position américaine, tout comme d'ailleurs le recours de la France à la même initiative, ont-elles salué le revirement des Américains qui ont décidé de son retrait pur et simple de la liste noire très controversée.