De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Malgré son riche patrimoine culturel, la population de la région attend toujours l'ouverture des musées, dont la construction a été lancée en 2007, afin de voir les vestiges historiques et autres objets, monuments et ruines qui appartiennent à la mémoire collective et au patrimoine culturel, bien classés, répertoriés et protégés contre toutes sortes de destructions. Pendant ce temps, d'autres villes du pays, disposant des mêmes spécificités culturelles sont dotées de musées et d'établissements où les citoyens ont la chance de découvrir et d'être au fait des fragments de leur histoire. C'est des espaces qui permettent aussi aux étudiants, chercheurs et élèves de se documenter et de compléter leurs connaissances dans les différents domaines de l'histoire et de l'archéologie. Jusqu'à présent, en attendant l'achèvement des travaux des musées inscrits pour la wilaya, le seul édifice du chef-lieu de wilaya qui abrite un hall d'exposition d'objets anciens, c'est le Musée du moudjahid situé au niveau du quartier Ecotec de Bouira, mais ce lieu est loin de jouer le rôle pour lequel il a été édifié depuis les années 80. Car, depuis cette époque, cet établissement était en quelque sorte un espace pour les activités événementielles. Appartenant à la Direction des moudjahidine, ce musée est composé de quelques stands où sont exposés des armes anciennes, des petits obus et des photos représentant les martyrs de la région. En effet, à l'époque, pour pallier le manque de ce type d'infrastructures culturelles, les responsables du secteur ont décidé de saisir l'opportunité de l'inscription du projet de la restauration du Fort turc de Bouira, dit Bordj Hamza situé dans le quartier Draa El Bordj de Bouira, pour implanter sur le même site un musée régional. Selon les responsables de la culture, une enveloppe financière de trois milliards de centimes, comprenant les études et les travaux de restauration, a été octroyée par le secteur.L'étude, élaborée par un bureau d'études spécialisé, montre que déjà par le passé, les Turcs avaient une maîtrise sur les eaux pluviales qui, par des canalisations, étaient collectées dans un château d'eau souterrain et réparties par la suite. L'effort consenti pour la sauvegarde du patrimoine de la région n'est pas vain. L'étude qui consiste en trois étapes - diagnostic, restauration et transformation- est lancée depuis 2007. Le montant alloué à ce projet est de 3,39 millions de dinars. Reste la transformation du site en musée : la mission est confiée à «Atrium», un bureau spécialisé dans l'étude des ruines historiques. Dans le cahier des charges, la restauration du site se fera en respectant l'aspect original de ce fort. Dans les communes de Sour El Ghozlane et d'El Hakimia, deux cités antiques disposant de monuments d'une valeur importante, les sites situés en intra-muros de Sour El Ghozlane ont bénéficié dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux d'un budget de plus de 3 millions de dinars pour la réhabilitation de la muraille d'Auzia de 3 kilomètres linéaires et ses trois portes (porte de Sétif, porte de Boussaâda et porte d'Alger) datant de l'époque coloniale, classées patrimoine national depuis 2006. La caserne de Sour El Ghozlane érigée en 1850, classée patrimoine, sera aménagée et réhabilitée, au même titre que le théâtre romain et l'aqueduc datant de l'Antiquité. Selon les services de la Direction de la culture, un projet de création d'un musée a été retenu au niveau de cette ancienne caserne.