Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le secrétaire général de l'UGTA ne finit pas depuis quelques jours d'asséner des vérités. Apparemment excédé par les attaques contre les activités de la Centrale syndicale aussi bien sur le plan national qu'international, Abdelmadjid Sidi Saïd, après le «coup de gueule» de lundi dernier devant les participants de la 8e Conférence mondiale ouverte, où il a dénoncé l'hypocrisie des syndicats, notamment ceux appartenant aux pays composant le G 20, s'est lâché devant les syndicalistes de la Fédération des travailleurs des finances et du plan. C'était à l'occasion du son congrès constitutif, trois ans après s'être séparé du secteur économique (banques et assurances), qui a d'ailleurs vu sa réélection comme secrétaire général ce jeudi à Zéralda. Le n°1 de la Centrale syndicale qui s'exprimait devant une assistance issue de la Fonction publique a indiqué que beaucoup pensaient que l'UGTA n'allait jamais réussir le pari de la Fonction publique, notamment concernant le statut général de la Fonction publique (SGFP). «Nous sommes une pièce maîtresse dans la Fonction publique», lancera-t-il comme pour répondre aux détracteurs de l'organisation syndicale, parmi eux, même s'il ne l'a pas cité, le SNAPAP. Il s'est interdit de porter un quelconque jugement sur les syndicats autonomes, estimant qu'il y a une divergence avérée dans l'action syndicale. Sidi Saïd fera une rétrospective du processus qu'a connu le SGFP. Entamé depuis 1990, le document n'a connu son épilogue qu'en 2006. «C'est le fruit de 15 années de travail de l'UGTA». Il rappellera qu'une première mouture a été déposée au Parlement en 2000. Une mouture qui n'a pas été du goût de la Centrale et l'a fait savoir au gouvernement. «Nous sommes l'une des rares, pour ne pas dire la seule organisation syndicale au monde, qui a réussi à faire retirer un projet de loi du gouvernement de l'Assemblée populaire nationale», dira-t-il non sans une pointe de fierté. Il rappellera à l'assistance la mésaventure des syndicats français à propos de la réforme de la retraite. Après ce retrait de l'APN, une commission mixte a été mise en place. L'UGTA avait d'ailleurs élaboré son propre projet dont 90% a été adopté par le gouvernement, puis par le Parlement avec ses deux Chambres en 2006. D'autres chantiers attendaient. C'était le cas des statuts particuliers des fonctionnaires de la Fonction publique et des régimes indemnitaires. «Sur 51 statuts particuliers, 45 sont achevés, dont 5 concernent le secteur des finances (impôts, Inspection générale des finances, budget, Trésor public, comptabilité et assurances, domaines, cadastre et conservation foncière).» Quant aux régimes indemnitaires, dira encore le patron de la Centrale syndicale, 10 corps de la Fonction publique en ont déjà bénéficié avec effet rétroactif depuis le 1e janvier 2008. Il mettra en exergue le volume des augmentations perçues par ces corps qui sont cinq fois plus importantes de ce dont ils bénéficiaient. «Ce n'est certes pas suffisant, compte tenu du pouvoir d'achat.» L'orateur louera les mérites du dialogue social qui, selon lui, a porté ses fruits au vu des résultats obtenus. «Nous n'avons engagé aucun rapport de force ni fait dans l'invective ou l'arrogance», lancera-t-il. Il laissera entendre que le dialogue social en Algérie fait des jaloux dans d'autres cieux. C'est devenu une référence au point où l'expérience algérienne a été présentée au dernier Bureau international du travail et ovationnée. Il citera cinq pays nordiques qui ont la même culture de dialogue social que l'Algérie et dont certains n'ont pas plus d'une Centrale syndicale : la Suède, la Norvège, le Danemark, la Finlande et l'Allemagne. «Vous avez un mandat pour régler les problèmes des travailleurs et non un mandat pour insulter ou engager un rapport de force qui ne mène à rien.» A ceux qui donnent des leçons de démocratie en termes de pluralité syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd assènera ses vérités : «Les Etats-Unis n'ont qu'une seule Centrale syndicale qui est la FLSIO. De plus, ils n'ont à ce jour pas signé la convention n°87 du BIT relatif au libre exercice syndical contrairement à l'Algérie. Il en est de même pour la Grande-Bretagne (TUC) ou l'Allemagne (DGB).» Alors, qu'ils appliquent la démocratie chez eux avant de s'en prendre aux autres. «Nous n'avons aucun complexe en la matière», dira encore Sidi Saïd qui informera les syndicalistes de la finance que les syndicats des pays du G20 se sont aliénés à leurs gouvernements respectifs. Le secrétaire général de l'UGTA évoquera dans son intervention le volet de la relance du secteur économique public, notamment le textile et a salué les mesures prises par le gouvernement pour sauver les entreprises. F. A. Augmentation de 35 à 50% pour les travailleurs des Finances Elles varient de 6 000 à 11 000 DA du salaire de base. Ce sont là les augmentations arrachées par la fédération des travailleurs des finances et du plan. Ce qui équivaut à un taux allant de 35 à 50%. L'annonce en a été faite jeudi par Ahmed Zouaoui, SG de la fédération, à l'occasion de la tenue du congrès constitutif de la Fédération des travailleurs de la finance et du plan qui s'est déroulé à la mutuelle générale des travailleurs des matériaux de construction. Un congrès qui intervient trois ans après le retrait des syndicats des douanes, des banques et des assurances en 2007, chacun de ces corps de métier ayant créé sa propre fédération, dès lors qu'ils ne sont pas dans le régime de la Fonction publique. Ahmed Zouaoui s'est d'ailleurs vu réélu à la tête de la fédération.