Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Rien ne va plus au sein de l'équipe de football de la ville du Khroub. Nous n'avions pas manqué de souligner, dans les colonnes de notre quotidien, depuis l'adhésion de l'ASK au projet de professionnalisme du football que la démarche empruntée était des plus aléatoires en ce sens que l'association ne réunissait pas, en réalité, les conditions idoines pour un tel challenge. Cette réserve s'exprimant plus particulièrement par rapport aux dispositions du décret exécutif concerné et, par extension, aux conditions que posait le cahier des charges. Bien entendu, le premier à avoir ignoré lesdites dispositions a été la Fédération algérienne de football, qui s'est reniée sur plusieurs obligations impératives pour l'installation d'un véritable professionnalisme, préférant faire dans l'«ijtihad» pour exécuter elle-même les conditions que lui posait sa hiérarchie, en l'occurrence la Fifa. Ceci étant, pour ce qui est de l'équipe khroubie, réputée pour la sérénité qui l'a caractérisée durant ces dix dernières années, elle aura sans doute fait les frais d'une politique aventuriste menée par un ou deux opportunistes qui se sont entre-temps évaporés dans la nature dès les premiers couacs. Ces opportunistes n'ont même pas attendu le démarrage de la saison sportive pour plier bagage, laissant la société sportive par actions qu'ils ont créée avec du «vent» et de l'esbroufe livrée à elle-même. Et quoiqu'elle dispose d'un conseil d'administration sur le plan formel, cet organe n'allait en réalité tourner qu'avec une ou deux personnes dont le président. Un président qui, dans l'euphorie relative de la matérialisation du projet sportif que constituait son changement de statut, ne fera pas preuve de parcimonie sur le plan financier en entreprenant de parer aux premières dépenses du club en attendant l'ouverture du capital, l'attraction de gros actionnaires, mais aussi de petits porteurs. Ce qui n'a jamais eu lieu et a d'ailleurs conduit M. Hourabi, le président du conseil d'administration de la SSPA, à lever le pied, tentant d'influencer les différents représentants des pouvoirs publics, en l'occurrence l'APC et la wilaya qui n'avaient, en réalité, aucun lien organique avec la société sportive, bien qu'elles demeurassent attentives à la situation qui prévalait au sein de l'association sportive, motif de turbulences sociales locales. Et le seul réconfort consenti aura été de rassurer le président du conseil, sans plus. Par conséquent, cette ambiance et ses effets annexes n'arrêtent pas de peser sur le plan sportif et le rendement des joueurs, dont la précarité se précise de plus en plus, particulièrement sur le plan des résultats. En n'engrangeant que 8 points sur 33 possibles, l'AS Khroub est dorénavant entrée dans le groupe des clubs potentiellement menacés de relégation. Pour le driver, le mercato pourrait sauver les meubles pour peu qu'il soit procédé à des recrutements judicieux pour pallier l'inexpérience des joueurs actuels. Or, l'ambiance malsaine qui règne au sein de l'association n'inciterait que très peu d'éléments à franchir le gué, parmi les chômeurs ou ceux qui chauffent le banc des remplaçants dans un autre club. Le cinglant 0-3 enregistré face à l'ASO Chlef aura été peut-être la goutte qui a fait déborder le vase.