Le Qatar a séduit le monde entier par la qualité des infrastructures qu'il a présentées dans sa candidature pour le Mondial 2022. En plus de l'architecture ultramoderne des stades de l'émirat, la qualité des pelouses proposées n'a rien à envier à celles du Vieux Continent. Qu'en est-il en Algérie ? C'est le désastre. Les pelouses en gazon naturel sont en voie de disparition en Algérie où il est difficile de repérer une pelouse praticable et bien entretenue. Cela devient de plus en plus inquiétant. Les terrains dotés d'une pelouse en gazon naturel se comptent sur les doigts d'une seule main. Annaba, Blida, El Eulma, Tlemcen et Batna sont les villes qui offrent un stade aux normes acceptables pour les équipes pensionnaires de la première division. Inutile de citer le 5-Juillet tant l'arène olympique est devenue problématique à force de subir d'interminables travaux qui n'apporteront rien de pérenne pour le site. Les acteurs se plaignent à l'unisson. Les joueurs ne trouvent pas leurs marques sur des pelouses en gazon synthétique, cela les empêche de produire un minimum de spectacle. Les entraîneurs défendaient l'option du gazon naturel. Ils ont fini, après une longue résistance, par se résigner en acceptant le passage au synthétique. C'est une conséquence de notre incapacité à entretenir les pelouses en gazon naturel. Mais pourquoi donc le gazon naturel se porte-t-il bien en Tunisie et au Maroc, et pas en Algérie alors que les conditions atmosphériques sont identiques ? Chaque fois qu'il y a une double confrontation maghrébine, l'Algérie du football se rappelle son retard. Qu'elles soient anciennes ou récemment implantées, les pelouses de nos voisins sont nettement meilleures que les nôtres. Pourquoi le terrain du mythique stade d'El Minzah, à Tunis, est-il plus praticable que celui, rénové, de notre capitale ? Pour la simple raison que le site est constamment livré à son triste sort jusqu'au jour où il est sollicité pour abriter un match officiel. Cette phobie naissante du gazon naturel a prévalu aux quatre coins du pays. Ce qui a enfanté une généralisation du synthétique face à quelques résiduels îlots de gazon naturel. Plus affligeant encore : cette régression est présentée comme un atout à l'heure des compétitions. On se frotte les mains à l'idée que l'adversaire n'est pas habitué au synthétique. Nos dirigeants ont l'art de présenter leurs dérives comme de supposés atouts. A. Y.