Les compagnies aériennes comptabilisent les pertes enregistrées en raison des intempéries qui sévissent cette semaine sur le Vieux Continent. Les avions cloués au sol, les retards et la prise en charge des passagers ont coûté très cher au transport aérien européen. Cette situation n'a pas laissé insensible les responsables du secteur. Le commissaire européen aux Transports n'a pas manqué, en effet, de réagir face à ce chaos en appelant les transports aériens à mieux fonctionner dans de telles situations. Et ce, d'autant que la neige en Europe occidentale n'est pas une circonstance «exceptionnelle». L'exemple européen est à méditer. Car les défauts de préparation et de planification sont monnaie courante en Algérie où les intempéries ne sont pas non plus exceptionnelles. La moindre petite pluie cause des désagréments énormes aux populations avec la dégradation des routes et autres voies de transport, alors que la neige bloque carrément des localités entières et les isole faute de moyens de déneigement. Le mauvais temps qu'a traversé le nord du pays la semaine dernière a mis à nu encore une fois ces lacunes. En Europe, si la neige a fait réagir les hauts responsables du secteur qui ont plaidé pour une meilleure préparation à de tels événements, en Algérie, les jours de pluie sont de plus en plus invivables sans pour autant provoquer des réactions. Avec les chantiers qui s'éternisent dans nos villes et le laxisme des APC, les conséquences sont souvent lourdes. Le plus dramatique, c'est que ce sont les nouveaux ouvrages d'art (ponts, trémies…) qui subissent le plus de dégâts, engendrant des dépenses supplémentaires pour un secteur (travaux publics) qui a consommé des enveloppes astronomiques ces dernières années. Les concepteurs de ces projets qui ont coûté cher à l'Etat n'ont apparemment pas pris en considération le facteur intempéries et bien d'autres facteurs liés aux aléas de la nature dans leurs calculs. Sinon, comment expliquer de telles catastrophes qui risquent encore de se reproduire ? L'hiver n'en est qu'à ses débuts alors que le bricolage et le rafistolage continuent à régner en maître dans nos chantiers. Les managers et autres chefs de projets sont donc appelés à prendre en considération tous ces aspects pour ne pas revivre le spectre des inondations. Les stigmates des inondations de Bab El Oued (novembre 2001) et de Ghardaïa (octobre 2008) sont toujours là pour nous rappeler la nécessité de se préparer et de se doter des moyens nécessaires pour faire face à de telles situations. Des situations qu'on peut éviter rien qu'en appliquant les normes en vigueur dans la construction et en respectant Dame Nature. S. I.